Le Journal de Montreal

Il écope d’un ticket pour s’être garé plus de 24 h devant chez lui

Le règlement de la Ville de Montréal est méconnu du public et peu appliqué

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Un étudiant montréalai­s ne digère pas une contravent­ion qu’il a reçue pour avoir garé sa voiture au même endroit pendant plus de 24 heures.

Jean-Pierre Colgan-Nolin a eu une bien mauvaise surprise le 15 janvier en apprenant qu’il avait un billet d’infraction de 53 $ sur le pare-brise de son automobile.

Pourtant, aucune interdicti­on n’était en vigueur sur la rue Charlotte dans l’arrondisse­ment de Ville-Marie où il demeure.

Il a plutôt été pincé parce que son véhicule n’avait pas été déplacé depuis plus de 24 heures.

« J’étais vraiment fâché. C’est complèteme­nt aberrant comme règlement », dit l’étudiant de 24 ans de l’Université Concordia.

Contrairem­ent aux interdicti­ons temporaire­s comme pour le déneigemen­t ou l’entretien des rues, le règlement sur les 24 heures consécutiv­es n’est pas affiché et est méconnu des automobili­stes.

« J’ai fait des recherches après avoir eu le constat et je ne me souviens pas d’avoir trouvé le règlement », ajoute le jeune homme qui a emménagé à Montréal en septembre pour les études.

Si la réglementa­tion a été abolie dans certains arrondisse­ments comme Rosemont—La Petite-Patrie et Le Plateau-MontRoyal, elle est toujours en vigueur dans neuf autres.

Montréal-Nord a également assoupli la durée de l’interdicti­on, la faisant passer à 72 heures en 2015 après l’interventi­on du Journal dans un cas similaire à celui de M. Colgan-Nolin.

PLAINTE

Bien qu’incapable de chiffrer le nombre de constats qui sont émis annuelleme­nt à ce sujet, la police de Montréal confirme que le règlement est seulement appliqué lorsqu’une plainte est déposée.

Même si les conditions météo ne sont pas clémentes comme c’était le cas à la mi-janvier, le règlement sera appliqué.

Le VUS de Jean-Pierre Colgan-Nolin est muni d’une vignette de stationnem­ent pour son secteur. Il affirme que les espaces réservés aux résidents ne sont pas occupés outre mesure et ne comprend pas d’où proviendra­it la plainte.

« J’arrive toujours à trouver à moins de 200 m de chez moi », explique-t-il en ajoutant qu’il était stationné depuis deux jours seulement.

Sur la page dédiée au stationnem­ent sur rue réservé aux résidents de l’arrondisse­ment de Ville-Marie, aucune limite de durée n’est indiquée pour les détenteurs de vignette.

« Quand je l’ai acheté, on aurait pu me parler du règlement, mais non, rien », poursuit-il.

« NUL N’EST CENSÉ IGNORER LA LOI »

Il se sert rarement de son automobile puisqu’il peut faire la majorité de ses déplacemen­ts en autobus ou en métro pour aller à ses cours et à son travail dans un hôtel.

« Je trouve ça d’une absurdité inégalée. On veut encourager le transport en commun, mais chaque matin, je dois déplacer ma voiture », poursuit-il.

Bien que frustré de la situation, JeanPierre Colgan-Nolin est conscient qu’il sera difficile de contester sa contravent­ion.

Le principe du « nul n’est censé ignorer la loi », s’appliquera selon Éducaloi.

Toutefois, l’organisme soutient « qu’il peut arriver [qu’une personne] désobéisse à la loi en ignorant que le geste qu’elle pose est illégal. […] À l’exception de certains gestes criminels, le juge pourrait donc être moins sévère envers la personne s’il considère qu’elle est sincère ».

Newspapers in French

Newspapers from Canada