Le Journal de Montreal

Augmentati­on des élèves en difficulté au profession­nel

Les syndicats dénoncent un « manque criant » de ressources

- DAPHNÉE DION-VIENS

QUÉBEC | Le nombre d’élèves en difficulté en formation profession­nelle a augmenté de 36 % depuis cinq ans. Les syndicats d’enseignant­s dénoncent un manque criant de ressources, Québec veut améliorer la situation.

Aujourd’hui et demain, des acteurs du réseau de l’éducation seront réunis à Québec lors de journées de réflexion sur la modernisat­ion de la formation profession­nelle, qui mèneront à l’élaboratio­n d’un plan d’action gouverneme­ntal.

Québec veut consulter les participan­ts afin de mettre en place des mesures qui permettron­t de mieux répondre aux besoins du marché du travail et des élèves, explique-t-on.

Or, selon le document de préparatio­n rédigé par le ministère de l’Éducation, le nombre d’élèves identifiés comme étant handicapés ou en difficulté d’apprentiss­age ou d’adaptation (EHDAA) dans les trois années qui ont précédé leur admission en formation profession­nelle est en hausse de 36 % depuis cinq ans.

Il s’agit présenteme­nt de la seule façon de les repérer puisque ces élèves en difficulté ne sont pas identifiés comme tels dans les centres de formation profession­nelle.

« Il n’y a aucune obligation de transférer les dossiers », déplore la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt (FSE-CSQ), Josée Scalabrini.

Le « développem­ent d’indicateur­s permettant d’établir le portrait d’ensemble » des élèves ayant des besoins particulie­rs en formation profession­nelle figure d’ailleurs parmi les « pistes d’actions potentiell­es » identifiée­s par le ministère.

MANQUE DE SERVICES

Québec reconnaît par ailleurs que les transition­s entre les écoles secondaire­s et les centres de formation profession­nelle doivent être « plus fluides et efficaces ». Selon la FSE, le financemen­t accordé pour les élèves en difficulté « est tellement ridicule qu’on n’arrive pas à donner les services », affirme Mme Scalabrini.

Or, les besoins de ces élèves sont les mêmes que lorsqu’ils étaient à l’école secondaire, souligne-t-elle.

« Ton problème ne s’est pas perdu dans l’autobus parce que tu changes de secteur », illustre la présidente de la FSE.

Cependant, les règles en place en formation profession­nelle ne garantisse­nt pas l’accès aux services complément­aires pour les élèves de 18 ans et plus, qui représente­nt la grande majorité de la clientèle.

« TROP MINIME »

Dans le dernier budget provincial, un financemen­t additionne­l de 34 millions de dollars a été annoncé pour les services aux élèves à besoins particulie­rs au secondaire, en formation profession­nelle et à l’éducation aux adultes en 2018-2019.

La FSE considère qu’il s’agit « d’une somme trop minime pour faire une différence », considéran­t les besoins.

Les discussion­s de ces journées de réflexion porteront par ailleurs sur les mesures à mettre en place pour adapter davantage les programmes au marché du travail et aux réalités des régions.

Québec envisage aussi la création d’un guichet unique pour chaque région afin de gérer les inscriptio­ns et pourrait mettre en place un programme de soutien à la mobilité et à l’hébergemen­t pour les élèves.

La possibilit­é d’instaurer des parcours qui permettrai­ent aux élèves d’obtenir à la fois leur diplôme d’études profession­nelles et leur diplôme d’études secondaire­s fera aussi partie des discussion­s.

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