TRAVAILLER PLUS LONGTEMPS
Depuis le temps qu’elle conseille les futurs retraités, la fiscaliste et planificatrice financière Josée Jeffrey voit un changement dans leurs ambitions. « Les gens sont de plus en plus en forme. Ils ne voient aucune objection à travailler plus longtemps, quelques jours par semaine, pour maintenir leur niveau de vie. »
Une de ses clientes a 70 ans, et elle travaille toujours à temps plein.
« Elle est en super forme. Elle est représentante dans les ventes, et se dit heureuse. Il y a un besoin de se réaliser, d’être socialement actif, et le travail en fait partie. »
LA PLANIFICATION
Que vous décidiez de repousser aux calendes grecques le moment de votre retraite, ou semi-retraite, ou que vous arrêtiez complètement, la règle est la même, dit Josée Jeffrey. il faut évaluer votre coût de vie.
« Très souvent, les gens ne connaissent pas leur coût de vie, ou bien ils le sous ou le surestiment. »
« Il y a des gens qui ont un coût de vie de 40 000 $ par année tandis que d’autres dépensent annuellement 80 000 $. Certains tombent des nues lorsque je leur démontre leur réalité. Sans compter que l’espérance de vie augmente continuellement. »
Par ailleurs, tout dépend quand on souhaite quitter la vie active.
« Plus on le fait tôt, plus on aura besoin de capital pour maintenir son niveau de vie. »
Chaque cas est analysé selon sa situation familiale et financière.
« Lorsqu’on possède un fonds de pension, on est riche, dit la fiscaliste. C’est ce que je dis à mes clients qui recevront des rentes de 40 000 $, 50 000 $ ou 60 000 $ par année. Pour les autres, le montant du capital requis dépend de leur coût de vie. »
PENSIONS DES GOUVERNEMENTS
Il vaut mieux attendre avant de toucher aux régimes de retraite fédéral et provincial. Le plus tard est le mieux. « C’est payant d’attendre », dit Josée Jeffrey. Car le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec se bonifient chaque mois, après votre 65e anniversaire, si vous n’y touchez pas.
« Si on peut se permettre de le reporter pendant cinq ans, ça donne une bonification de 7,2 % par année au fédéral, et de 8,4 % pour le Régime des rentes du Québec, soit 15,6 % en tout. Pas un placement ne donne pareils rendements ! »
Ces bonifications existent depuis 2013. « Il fallait s’ajuster, dit Josée Jeffrey, et encourager les Canadiens à rester plus longtemps sur le marché du travail. »
À l’inverse, on peut aussi commencer à toucher à son régime dès l’âge de 60 ans. Mais les pénalités ont augmenté : votre rente sera réduite de 0,5 % à 0,6 % pour chaque mois entre le début de la rente et votre 65e anniversaire.
« Il faut vraiment être obligé. »
« LES GENS NE CONNAISSENT PAS CE QUE LA VIE LEUR COÛTE » – Josée Jeffrey, planificatrice et fiscaliste