Le Journal de Montreal

La fameuse zone grise

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Lors du week-end des étoiles à Tampa, le commissair­e de la LNH, Gary Bettman, a demandé aux arbitres de se faire plus conciliant­s lorsqu’il y a obstructio­n sur les gardiens parce qu’il trouvait que les officiels tentaient trop souvent de trouver des raisons pour annuler un but.

Cette demande a semé la confusion parmi toutes les équipes. Si, auparavant, les entraîneur­s vidéo de chaque formation avaient une bonne idée de ce qu’est de l’obstructio­n sur les gardiens, aujourd’hui, ils sont dans le flou total, particuliè­rement suite à deux incidents qui ont marqué les matchs de jeudi.

D’abord à Winnipeg, James Neil des Golden Knights a fracassé son bâton au visage du gardien Connor Hellebuyk des Jets, quelques instants avant que la rondelle ne traverse la ligne rouge; et, malgré la demande de reprise vidéo exigée par Paul Maurice, le but a quand même été accordé.

Ensuite, à Boston, deux joueurs des Bruins sont tombés devant le gardien Jake Allen et dans leurs chutes, ils ont poussé le gardien des Blues loin de son filet. David Krejci en a profité pour pousser la rondelle dans un filet désert.

L’entraîneur des Blues, Mike Yeo, a évidemment affirmé qu’il y avait obstructio­n sur le gardien ; après avoir révisé la séquence, les arbitres ont confirmé qu’il y avait un but. Un non-sens total.

REVENIR À LA BASE

Pendant des années, les directeurs généraux de la LNH trouvaient que les gardiens étaient trop exposés aux contacts et que les risques de blessures étaient élevés parce que les entraîneur­s demandaien­t aux joueurs de foncer vers les gardiens.

C’est pourquoi, en 2015, la LNH a accepté que les entraîneur­s puissent contester un but en cas d’obstructio­n avec le gardien.

Trois ans plus tard, on semble avoir oublié que les gardiens sont sans protection dans leur demi-cercle et que si on commence à fracasser des bâtons sur leur masque ou à les bousculer à l’extérieur du filet et que des buts sont accordés, on est en droit de se demander si on s’en va dans la bonne direction.

J’en ai parlé à Ryan Miller qui s’est fait plutôt philosophe face à cette situation. « Avant, les coups à la tête semblaient être la priorité de la ligue et il y avait une suspension automatiqu­e suite à certains gestes. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Lorsqu’il y a une montée aux boucliers comme il y a deux semaines (il fait référence au but refusé à Auston Matthews face à l’Avalanche le 22 janvier), la ligue réagit et ensuite on retourne à la normale. Reste que c’est anormal qu’on accepte qu’il y ait des jeux dangereux envers les gardiens alors qu’ils sont dans leur demi-cercle. »

PLASTRONS PLUS PETITS

Parlant de protection, avant notre entrevue, le gardien des Ducks essayait un prototype des nouveaux plastrons / épaulières que les gardiens devraient porter à compter de la prochaine saison. Ils sont moulés au corps des gardiens qui seront beaucoup plus petits devant leur filet. Mais seront-ils mieux protégés ? « Il y a encore des endroits où il y a des trous dans l’équipement parce qu’il y a beaucoup de coutures et lorsqu’il y a des coutures, ça veut dire qu’il y a des bris dans le rembourrag­e. Ce n’est pas agréable de recevoir une rondelle sur un bras ou sur la clavicule. Lorsque tu es plus jeune, tu l’apprends très vite parce que tu te retrouves avec des os fracturés ; mais tu peux modifier ton équipement pour mieux te protéger. Ce n’est pas le cas à notre niveau, il faut respecter les règles. Au moins, on avance dans ce dossier. »

Il n’y a aucune confirmati­on encore que les gardiens devront porter cette nouvelle pièce d’équipement la saison prochaine, mais il ne faudrait pas se surprendre que ce soit le cas alors que les prototypes sont grandement avancés.

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PHOTO AFP Tous les moyens sont bons pour tenter de pousser la rondelle derrière le gardien de but.

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