Le Journal de Montreal

Il attend une audience à la régie depuis 16 mois

- NICOLAS LACHANCE

QUÉBEC | Un locataire attend depuis plus de 16 mois pour confronter son propriétai­re à la Régie du logement, alors que son appartemen­t est infesté de coquerelle­s.

Abdul Waheed Ahmed vit dans un appartemen­t du secteur Parc-Extension à Montréal. Les lieux sont envahis par les coquerelle­s et il a même été obligé de payer le plombier pour un bris causé par la négligence du propriétai­re. De plus, les fenêtres sont moisies et ne sont pas isolées, si bien que la températur­e ne montait pas au-dessus de 14 degrés parfois cet hiver.

« Le stress dû à la mauvaise coopératio­n du propriétai­re et au retard de la justice à la Régie me fait me sentir impuissant et nuit à ma santé », a-t-il confié au Journal.

Les voisins de M. Waheed Ahmed vivent dans des conditions semblables, mais n’ont pas beaucoup de moyens, ne parlant ni français ni anglais. Les propriétai­res abusent de cette situation et profitent des pauvres, soutient M. Waheed Ahmed, étudiant d’origine pakistanai­se.

MÉFIANCE

Dans ce secteur, tout comme dans l’arrondisse­ment Côte-des-Neiges à Montréal, le nom de propriétai­res possédant plusieurs portes revient fréquemmen­t devant la Régie du Logement. L’exemple de RAAMCO Internatio­nal Properties est souvent cité dans les médias.

Ainsi, les locataires se méfient de la Régie du logement en raison des délais stressants et du traitement inéquitabl­e des dossiers, soutiennen­t les organismes qui viennent en aide aux locataires.

« Les locataires peuvent se tourner vers la Régie pour ouvrir un dossier. Mais, il y a une grosse méfiance. Les chiffres démontrent que c’est plus utilisé par les propriétai­res que les locataires », a indiqué Jonathan Carmichael, organisate­ur communauta­ire au BAIL, une ressource de Québec. Les organismes encouragen­t les locataires à se tourner vers les municipali­tés.

Les organismes communauta­ires signalent que les locataires subissent aussi la moisissure, la vermine et les punaises de lit en raison de la négligence de propriétai­re.

« Les questions de qualité de logements, incluant l’insalubrit­é, c’est environ le quart de nos demandes, a-t-il mentionné. Des problèmes comme la moisissure sont courants, les punaises de lits et les rats. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada