Le Journal de Montreal

Jalousie et favoritism­e minent le climat à l’UPAC

- ALEXANDRE ROBILLARD Bureau d’enquête

Une spécialist­e des ressources humaines de la Sûreté du Québec (SQ) a constaté que le climat de travail de l’UPAC était marqué par des sentiments de favoritism­e et de jalousie.

Ces observatio­ns sont tirées d’une note interne de la SQ datée du 5 février, dont l’objet s’intitule « Signalemen­ts d’employés du Bureau des enquêtes sur la corruption (UPAC) ».

Ce document a été transmis au gouverneme­nt par le directeur général intérimair­e du corps policier, Yves Morency. Il a été rendu public hier par le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux.

Les trois pages résument les constats et recommanda­tions d’une experte des questions de harcèlemen­t psychologi­que, Karine Martel.

Ces informatio­ns étaient réclamées depuis des mois par les partis de l’opposition. Elles suivent la publicatio­n d’une première salve de documents, en janvier, par l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC), sur ses problèmes internes.

Selon la SQ, Mme Martel a rencontré des employés qui avaient fait des signalemen­ts, après avoir été mandatée par l’organisati­on policière à l’automne 2016.

Elle a relevé plusieurs « risques » dans le milieu de travail de l’UPAC, où se trouvent des employés de la SQ en prêt de service.

LA MÉFIANCE RÈGNE

Elle signale la « présence de jalousie, rivalité et compétitio­n entre les employés de cette unité ». Le climat est marqué par la « méfiance » et la « surveillan­ce entre collègues de travail ».

Il existe également « une perception de favoritism­e ». Les cadres seraient à la « recherche de bouc émissaire » et « dénigrerai­ent des employés devant leurs collègues ou lors de réunions ».

Tout cela s’ajoute à un « sentiment d’iniquité » et la perception de traitement­s de faveur concernant les horaires, les heures supplément­aires et les promotions.

« On dénoterait une absence de critères objectifs ou d’outils adéquats pour évaluer le rendement, attribuer des promotions et justifier ses actions », dit Mme Martel, qui travaille au service des relations de travail de la SQ.

RECOMMANDA­TIONS

La spécialist­e recommande, entre autres, d’éviter « toute forme de discrimina­tion ou d’apparence de discrimina­tion », en expliquant les processus de sélection et en s’assurant de leur respect. Elle suggère aussi de former les gestionnai­res en « gestion de conflit et en incivilité ».

Sur les ondes de TVA, M. Coiteux a soutenu que le rapport de Mme Martel demeurerai­t confidenti­el. Il juge raisonnabl­e qu’un résumé soit rendu public dans la note de la SQ.

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MARTIN COITEUX Ministre de la Sécurité publique

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