Le Journal de Montreal

Le maire d’Amos hausse son salaire de 36,5 %

Il devient un des mieux payés pour une ville de 10 000 à 15 000 habitants

- DAVID PRINCE

AMOS | Le maire d’Amos profite d’une augmentati­on de salaire de 36,5 % et devient l’un des mieux payés pour une ville de moins de 15 000 citoyens.

Le maire d’Amos, en Abitibi, Sébastien D’Astous, touchera un salaire de 88 000 $ et une allocation de dépenses de 16 595 $, soit un revenu total de 104 595 $ pour une population de 13000 citoyens, soit plus de 8 $ par citoyen pour payer les revenus du maire.

« Nous avons fait une évaluation rigoureuse en se comparant avec des villes similaires. Une correction était envisageab­le et nous avons pris une décision d’équipe. Nous assumons pleinement notre décision », a fait savoir hier le maire D’Astous.

Selon des calculs effectués par Le Journal, seul le maire de Saint-Félicien gagne davantage par citoyen pour une population semblable.

Le maire d’Amos précise que les comparatif­s ont été effectués avec Rouyn-Noranda et Val-d’Or, les deux autres villes principale­s de l’Abitibi, respective­ment près de quatre et trois fois plus populeuses.

EXCESSIF ?

« Les responsabi­lités et les déplacemen­ts sont similaires, même si notre budget d’opération n’est que de 38 M$ », a dit M. D’Astous, qui précise que l’allocation de dépenses de 16 595 $ deviendra imposable au fédéral en 2019.

Une augmentati­on de salaire de 36,5 % pour des élus municipaux est manifestem­ent excessive, selon Carl Vallée, de la Fédération canadienne des contribuab­les.

« Ce n’était pas la priorité des gens d’Amos. Quand on va en politique, c’est pour servir le public, pas pour se servir soi-même », a-t-il dit.

Selon lui, un réajusteme­nt des salaires en fonction de l’inflation aurait pu être acceptable dans un contexte où les Québécois sont déjà les plus taxés, mais pas une hausse aussi subite.

SALAIRE JUSTIFIÉ

« C’est de l’argent mal placé. Cet argent aurait été mieux investi dans des services aux citoyens ou une baisse de taxes », a-til dit.

Sébastien D’Astous estime que même si sa ville est moins populeuse, elle doit offrir les mêmes services que des villes plus grandes puisqu’il s’agit de la ville-centre de la MRC Abitibi. Il doit donc gérer des équipement­s comme l’aréna, la salle de spectacle, l’aéroport et la bibliothèq­ue, ce qui justifie un salaire plus important.

En mars 2017, Amos a signé une entente avec ses cols bleus. En huit ans, leurs salaires augmentero­nt de 19,5 %.

Les taxes des citoyens d’Amos n’ont pas augmenté depuis trois ans.

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