Au moins 70 civils tués dans des raids du régime syrien
Les Nations Unies réclament une trêve humanitaire
SAQBA | (AFP) Au moins 70 civils, dont des enfants, ont péri hier dans de nouvelles frappes de l’armée de l’air syrienne contre une enclave rebelle, malgré l’accroissement des pressions internationales sur le régime accusé d’avoir perpétré des attaques chimiques.
Craignant une « aggravation de la crise humanitaire », l’ONU a appelé à une trêve humanitaire d’au moins un mois dans toute la Syrie, pays ravagé par une guerre dévastatrice qui a fait plus de 340000 morts et jeté à la rue des millions de personnes depuis mars 2011.
Au lendemain de la mort de 31 personnes dans des raids sur la Ghouta orien- tale, les avions du régime ont bombardé hier plusieurs localités de cette enclave, tuant au moins 70 civils, dont 18 enfants, et en blessant une centaine, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.
Il s’agit des raids les plus meurtriers depuis le lancement il y a six semaines d’une opération du régime à la périphérie de la Ghouta orientale, une région proche de la capitale Damas, a précisé l’ONG.
La Ghouta orientale est la cible quasi quotidienne de bombardements du régime, et ses quelque 400 000 habitants vivent une grave crise humanitaire, avec des pénuries de nourriture et de médicaments.
En représailles, les rebelles ont tiré des roquettes sur Damas, bastion du régime, où trois civils ont été tués hier, selon l’agence officielle Sana.
« ZONES DE DÉSESCALADE »
La Ghouta orientale et la province d’Idleb font partie des quatre zones de désescalade mises en place en Syrie en vue de parvenir à un cessez-le-feu global.
Des violences « qui tournent en dérision ces soi-disant zones de désescalade », a dénoncé une commission de l’ONU chargée d’enquêter sur les crimes de guerre en Syrie.
Cette commission a annoncé qu’elle enquêtait sur des attaques chimiques présumées du régime à Saraqeb, une localité de la province d’Idleb, où 11 cas de suffocation ont été rapportés, mais aussi dans la Ghouta orientale.