Un instant, dit Mazda
La voiture électrique est-elle vraiment une solution viable à la lutte contre les changements climatiques? Pas nécessairement, selon Mazda.
Pendant qu’à peu près tous les gouvernements du monde occidental tentent de convaincre leur population de se tourner vers les véhicules électriques à coups de subventions et de réglementations, Mazda continue de douter de la pertinence de telles mesures.
N’offrant encore aucun modèle hybride ou électrique sur le continent nord-américain, Mazda entend plutôt continuer de développer ses moteurs à essence de façon à les rendre de plus en plus écoénergétiques. À un point où ils pourraient même être plus «propres» que des véhicules électriques.
Pour justifier ce propos, Mazda fait référence à un concept baptisé « Well to Wheel », c’est-à-dire du puits de pétrole jusqu’à la voiture, ou « puits à la roue ». On veut donc considérer les émissions de CO2 d’un véhicule pour l’ensemble de son cycle de vie, et non pas juste quand il roule. Logique. Même si un véhicule électrique n’émet aucun gaz à effet de serre quand il se déplace, sa fabrication et celle de ses batteries ne se font pas par magie.
Même chose pour la production de l’électricité qui fait avancer ces véhicules. « Au Québec, vous avez l’hydroélectricité. C’est merveilleux, convient Robert Davis, vice-président senior aux missions spéciales chez la division nord-américaine de Mazda. Sauf qu’aux États-Unis, la production d’électricité n’est souvent pas renouvelable. Et on respire tous le même air », rappelle-t-il.
OUI, MAIS PAS TOUT DE SUITE
Pour arriver à fabriquer des véhicules plus propres du «puits à la roue», Mazda a élaboré un plan drôlement baptisé « Sustainable Zoom-Zoom 2030 ». On y indique qu’on veut réduire les émissions de CO2 de l’entreprise de 50% d’ici 2030 et de 90% d’ici 2050.
On espère notamment y parvenir en continuant d’investir dans le développement de moteurs à essence plus efficaces. On en a récemment eu un exemple concret lors de notre premier contact avec le nouveau moteur Skyactiv-X., qui promet une baisse substantielle de la consommation d’essence et de l’émission de CO2.
En parallèle au développement de ce nouveau moteur, Mazda entend aussi entamer la commercialisation d’au moins un modèle électrifié d’ici 2019. Mais attention, on spécifie qu’on le fera seulement dans des marchés où l’électricité est produite de façon propre. Comme au Québec, par exemple!
De toute façon, avec des subventions généreuses aux acheteurs de véhicules électriques et avec des législations comme la Loi zéro émission du Québec, les constructeurs n’ont plus le choix de se tourner vers les véhicules électriques.
UNE FAÇON DE PENSER CONTESTÉE
Mazda n’est évidemment pas la première à contester l’aspect environnemental des véhicules électriques.
Et même si le constructeur a raison de remettre en cause la pensée magique que certains automobilistes semblent avoir à l’égard de la technologie électrique, plusieurs études démontrent que même avec une énergie produite par le charbon, les véhicules électriques demeurent plus propres que les modèles à essence.