Le Journal de Montreal

Le numéro 3 de l’Unité jouait les patrouille­urs

- ERIC THIBAULT

En pleine « chasse aux fuites », le député Guy Ouellette a été la cible d’une invraisemb­lable poursuite sur l’autoroute 20 par nul autre que le numéro 3 de l’UPAC, l’inspecteur André Boulanger.

Le 11 mai dernier, le directeur des opérations à l’UPAC circulait sur la 20 « à une vitesse constante de 114 km/h » quand une voiture noire l’a dépassé « à haute vitesse malgré une circulatio­n très dense », relate le sergent Jean-Frédérick Gagnon dans une déclaratio­n assermenté­e dont Le Journal et d’autres médias ont pu obtenir copie.

Tel un patrouille­ur autoroutie­r de la SQ, l’inspecteur Boulanger — dont les notes laissent entendre qu’il ne menait pas une opération de filature contre le député libéral ce jour-là — s’est alors lancé à la poursuite du véhicule de marque Infiniti, à 14 h 25.

SUR 20 KM

Le haut gradé de l’UPAC mentionne que le conducteur pourchassé changeait de voies « sans que le clignotant soit activé, afin d’effectuer un dépassemen­t ».

Il a « dû poursuivre pendant 20 kilomètres le véhicule Infiniti noir […] avant d’être en mesure de le rattraper », relate le document de cour.

L’intercepti­on est survenue à 14 h 34. Si l’on en croit l’inspecteur Boulanger, il aurait eu toute une surprise en voyant qui se trouvait derrière le volant.

« En arrivant du côté passager du véhicule […], le policier constate que le conducteur est seul à bord […]. Il réalise alors que ce conducteur est Guy Ouellette », allègue l’affidavit.

PAS DE TICKET

D’après l’inspecteur Boulanger, le député Ouellette était « très nerveux », « gesticulai­t » et l’évitait du regard, tout en l’appelant simplement par son prénom, André.

Le responsabl­e des opérations de l’UPAC précise qu’il n’a décerné aucun constat d’infraction au député au terme de cette interventi­on.

Il aurait seulement avisé Guy Ouellette que « la portière du compartime­nt d’essence [de son Infiniti] était ouverte ».

Il a aussi pris la peine d’ajouter que le sergent à la retraite de la SQ ne dégageait « aucune odeur d’alcool ».

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