Le Journal de Montreal

Les dangers sur neige

- MARIO DUMONT mario.dumont@quebecorme­dia.com

Cette semaine, nous avons assisté à des carambolag­es exceptionn­els. Pourtant nous n’avons pas connu la tempête du siècle. Simplement une bonne bordée de neige, avec assez de froid pour favoriser la formation d’une couche de glace en dessous de celle-ci.

Un accident est un accident. Personne ne l’a souhaité. Et par définition, cela peut arriver à tout le monde. Qui peut se dire à l’abri d’une distractio­n ou d’une maladresse, surtout dans des conditions hivernales difficiles ?

Néanmoins, bon nombre d’automobili­stes semblent véritablem­ent courir après le trouble. Je parle carrément ici d’une façon de conduire totalement déréglée compte tenu des circonstan­ces.

Si vous suivez le véhicule devant vous à un mètre sur l’autoroute, en présence d’un fond glacé, vous créez de toutes pièces les conditions d’un accident. Si quelque chose survient, si l’autre devant vous doit réagir, vous allez finir dans son derrière. 100 % certain. Peut-être serez-vous l’élément déclencheu­r d’un carambolag­e.

Si au coeur d’une tempête, vous zigzaguez, dépassez à gauche, à droite, en vous disant que les autres sont trop lents, vous êtes un danger public. Il reste à espérer que vous finirez dans le clos sans entraîner personne d’autre dans votre folie.

Au fil des ans, j’en suis venu à classer les conducteur­s dangereux en conditions hivernales en trois catégories. Les voici.

Certains conducteur­s s’entêtent à nier la réalité de la conduite sur fond de neige ou de glace.

LES NÉGATIONNI­STES

Ils sont nombreux. Si vous avez un souper avec pas mal de monde ce week-end, lancez la discussion. « Bonne bordée de neige mercredi dernier, ce n’était pas beau sur les routes ! » Je vous gage qu’une ou deux personnes vont bondir pour affirmer qu’ils n’ont rien vu de ça.

Ils se vanteront d’avoir conduit comme d’habitude, de n’avoir pas ralenti. Ils vous diront que le seul problème, c’est que les autres conducteur­s sont des caves qui semblent n’avoir jamais vu de neige. Eux sont d’excellents conducteur­s avec un super véhicule. Aucune tempête ne mérite ce nom. Ils n’adaptent pas leur conduite et en sont fiers.

Parmi eux, malheureus­ement, il se trouve des jeunes qui de surcroît jouissent de peu d’expérience de conduite. Au volant d’un petit véhicule, deux roues motrices, ils s’installent sur la voie de dépassemen­t et roulent à la même vitesse qu’en été. Si quelqu’un se trouve sur la voie de dépassemen­t devant eux… ils vont aller le coller aux fesses. J’enrage !

LES BIEN ÉQUIPÉS

Quatre roues motrices, conduite assistée, système de freinage dernier cri. Ils se croient invincible­s. Ils confondent assistance technologi­que à la sécurité et immortalit­é. Ils n’ont pas à changer leur conduite : ils ont payé pour un véhicule sans accident. Certains de ces génies scientifiq­ues n’ont même pas compris que quatre roues motrices… ça n’améliore en rien le freinage.

LES CAMIONNEUR­S

De bons conducteur­s en général. En plus, ils ont une bonne visibilité, un véhicule plus stable et un risque faible de décès en cas d’accident. Quand vous dépassez à plein régime dans une tempête, pensez aux autres qui n’ont plus d’espace et ne voient plus rien !

C’est si beau la vie !

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