Plus dur de faire passer un pipeline
Le gouvernement de Justin Trudeau dit remplir sa promesse d’équilibrer l’environnement et l’économie
OTTAWA | Il sera beaucoup plus difficile de construire d’autres pipelines avec la nouvelle façon d’évaluer les grands projets annoncée par le fédéral hier, alarment leurs défenseurs et se félicitent les environnementalistes.
« J’ai parlé aux leaders de l’industrie, et ils m’ont dit qu’il sera impossible de construire tout nouveau pipeline », s’inquiète Jason Kenney, chef progressiste-conservateur de l'Alberta de passage dans la capitale fédérale hier.
Il réagissait à l’annonce de la ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Catherine McKenna, d’une série de nouvelles règles auxquelles devront se soumettre les compagnies désireuses de lancer de nouveaux grands projets.
Même si un nouvel organisme sera chargé d’en évaluer tous les impacts en se basant sur la science et les connaissances autochtones, la ministre conservera le droit de donner le feu vert, ou non, aux travaux les plus épineux.
« Des projets comme Énergie Est, dans un nouveau processus qui est basé sur la science, ne devraient pas permettre de nouveaux pipelines », confirme Sidney Ribaux, cofondateur et directeur général d’Équiterre.
Pour le Parti conservateur, le fait que la ministre se garde le pouvoir de refuser n’importe quel projet apportera de l’incertitude, « la pire chose pour un investisseur », selon Gérard Deltell.
Alexandre Boulerice, du NPD, parle « d’un pas dans la bonne direction » qui arrive, d’après lui, trop tard.
Par exemple, le projet de pipeline controversé Kinder Morgan ne sera pas revu selon ces nouveaux critères, ce que critiquent aussi les groupes environnementalistes.