Le Journal de Montreal

Bientôt de l’aide pour les victimes, dit la ministre

- MARIE-ÈVE DUMONT

Le gouverneme­nt a annoncé hier qu’il est en train de mettre en place des mesures pour soutenir les victimes de mérule pleureuse, en plus de chercher une façon de les aider financière­ment.

« On n’a pas l’intention de laisser traîner les choses », a assuré Lise Thériault, ministre responsabl­e de la Protection des consommate­urs et de l’Habitation, en point de presse.

Mme Thériault a rendu public hier un rapport interminis­tériel piloté par la Société d’habitation du Québec, commandé en juillet 2016, sur la situation de la mérule pleureuse au Québec.

FONDS D’AIDE

On y retrouve notamment cinq recommanda­tions, dont celles d’informer la population pour prévenir la contaminat­ion, mettre en place des méthodes pour identifier la mérule, former les profession­nels afin de décontamin­er adéquateme­nt les maisons touchées ou encore étudier les effets psychosoci­aux chez les victimes.

Maxime Boivin, porte-parole du regroupeme­nt Mérule pleureuse Québec, qui a lui-même dû détruire sa maison en raison de ce champignon, et des députés du Parti québécois, ont salué les conclusion­s du rapport. Ils rappellent cependant qu’il faudra prévoir un soutien financier pour les gens aux prises avec cette contaminat­ion.

« Nous voulons obtenir le statut de sinistrés ainsi qu’un fonds d’aide parce que les institutio­ns financière­s ne veulent pas prêter de l’argent pour réparer, c’est trop risqué. On espère avoir de l’aide dans le prochain budget », souligne M. Boivin.

La ministre a indiqué qu’elle était en train de discuter avec son homologue aux Finances pour trouver la meilleure façon de soutenir financière­ment les victimes et d’obtenir des fonds pour mettre en place toutes les mesures proposées dans le rapport.

PLUS DE 200 CAS

Un peu plus de 200 cas de mérule pleureuse ont été recensés au Québec depuis 2010, mais M. Boivin craint que ce ne soit que la pointe de l’iceberg.

« En 2017 seulement, on a recensé 98 cas dans la province, et depuis le 1er janvier dernier, on a déjà 20 nouveaux, il y a vraiment une explosion de gens touchés », soutient-il.

La mérule pleureuse est un champignon qui se nourrit de bois, et entraîne sa décomposit­ion. Il se développe dans des milieux obscurs, très humides et avec peu de ventilatio­n. Il ne serait cependant pas nocif pour la santé, mais d’autres moisissure­s qui vivent dans les mêmes conditions peuvent l’être.

Le vide sanitaire d’une habitation est souvent le lieu idéal pour son expansion. On retrouve des cas dans toutes les régions du Québec. À Montréal, la situation serait particuliè­rement inquiétant­e sur le Plateau-Mont-Royal et à Verdun, où la mérule se propage d’un vide sanitaire à un autre.

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