Le Journal de Montreal

Laissés à eux-mêmes avec un champignon dévastateu­r

Un couple de Laval pris avec de la mérule pleureuse doit détruire son chalet

- MARIE-ÈVE DUMONT

Un couple de Laval est laissé complèteme­nt à lui-même depuis qu’il a découvert il y a plus d’un an un champignon dévastateu­r, qui l’oblige à détruire son chalet.

« Personne ne sait quoi faire avec ça, on n’a pas d’options, on est juste perdu dans le système. C’était le rêve de notre vie, notre lieu pour s’évader », laisse tomber Charleen Carrier, dont le chalet est infesté par la mérule pleureuse.

Mme Carrier et son conjoint Marc Baron ont acheté leur chalet au bord de l’eau en 2011 dans la petite ville de WentworthN­ord dans les Laurentide­s.

C’est en août 2016 qu’ils ont découvert une substance blanche, un peu gélatineus­e, sous une tablette dans le garage.

« Je me suis tout de suite dit que ça pouvait être la mérule parce que j’avais déjà vu un reportage sur le sujet, je me souvenais juste plus du nom. J’ai fait des recherches toute la nuit, il fallait que je sache ce qui se passait », se souvient Mme Carrier.

La femme de 53 ans a finalement engagé la firme spécialisé­e Enviro-Option, qui a établi que son chalet était effectivem­ent très touché par la mérule pleureuse, surnommé le « cancer du bâtiment» et par d’autres types de champignon­s.

PAS COUVERT

La mérule est très dommageabl­e, parce qu’elle s’attaque à la cellulose du bois, et s’étend facilement parce qu’elle transporte avec elle les conditions propices à son expansion.

Pour décontamin­er la maison, le couple doit détruire toutes les fondations en plus des quatre premiers pieds du rez-de-chaussée.

Les assurances ne couvrent pas ce genre de dommages, mais le gouverneme­nt a annoncé hier qu’il tentait de trouver un moyen de soutenir financière­ment les victimes de la mérule (voir autre texte).

Les coûts pour réaliser une telle manoeuvre sont énormes ; le couple s’est donc résigné à tout démolir.

« Une entreprise nous a fait une soumission à 75 000 $ pour détruire la maison, mais il faut que l’on trouve nous-mêmes un site où ils vont accepter nos déchets. Nous n’avons pas non plus de garantie que les spores du champignon ne seront pas ainsi propagées ou resteront sur le terrain », déplore Mme Carrier.

L’autre option serait de faire brûler le chalet, ce qui lui aurait été refusé par des compagnies spécialisé­es parce que la maison est en bordure d’un lac.

SINISTRÉS

« On nous a cependant dit, à la Ville, qu’on était inscrit dans un projet-pilote gouverneme­ntal pour que des pompiers en formation puissent venir brûler notre chalet, mais on attend des nouvelles », se désole-t-elle.

Le couple espère que l’aide du gouverneme­nt viendra rapidement.

« La mérule n’est pas tangible comme une inondation, on ne la voit pas, mais on se retrouve dans la même situation, on perd aussi notre maison et on n’a pas de recours », insiste Mme Carrier.

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PHOTOS MARIE-ÈVE DUMONT ET COURTOISIE ENVIRO-OPTION INC 1. Charleen Carrier et son conjoint Marc Baron ont en main le rapport qui fait état de l’importante contaminat­ion à la mérule pleureuse à leur chalet. 2. De la mérule pleureuse a été découverte dans leur vide sanitaire. 3. La mérule est un champignon à...
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