Un ex-organisateur politique pourrait éviter la prison
Coupable d’abus sexuels et de gestes de violence sur deux mineures, un témoin déchu de la commission Charbonneau pourrait purger sa peine d’un an de détention chez lui plutôt qu’en prison.
L’ex-organisateur politique Gilles Cloutier connaîtra sa sentence mardi prochain après avoir vu les procureurs de la poursuite et de la défense suggérer conjointement à la juge Maria Albanese de lui imposer 12 mois de réclusion « à domicile ».
« C’est un homme de 77 ans qui a de gros problèmes de santé », a plaidé son avocat, Simon Dolci, au palais de justice de Saint-Jérôme.
Le criminaliste a ajouté que son client n’est plus la « vedette » qui avait témoigné devant la commission Charbonneau de « magouilles » entre le secteur privé et le monde municipal, dans lesquelles il a trempé.
« Aujourd’hui, c’est un homme fatigué, épuisé », selon Me Dolci.
CORVÉES ET PUNITIONS
C’est d’ailleurs après avoir vu Cloutier témoigner à la télé que ses deux victimes se sont décidées à le dénoncer à la police, au printemps 2013.
Les deux femmes, dont l’identité doit être préservée, vivaient dans l’entourage de Cloutier à l’époque où elles ont subi ses sévices, il y a une quarantaine d’années. Elles étaient âgées de 8 à 12 ans au moment des infractions.
Toutes deux ont été victimes de voies de fait alors que Cloutier leur imposait des corvées ménagères et des punitions cruelles.
À GENOUX
Il les forçait notamment à se mettre à genoux pendant des heures, en plein milieu de la nuit, en plus de leur donner des claques ou des coups de pied.
Une des victimes a également été abusée sexuellement, ayant relaté en cour que Cloutier lui avait enduit les parties génitales de crème à barbe avec sa main. Une odeur qu’elle n’a « jamais oubliée », a-t-elle témoigné.
« J’ai vécu l’enfer pendant cinq ans à cause de Gilles Cloutier. Il s’est amusé avec moi et s’est défoulé sur moi. La douleur, la peur… J’avais juste hâte que ça finisse. La sentence qu’il aura ne sera jamais assez satisfaisante pour moi », a fait savoir l’une d’elles à la juge, mercredi dernier. – Avec la collaboration
de Christian Plouffe