Le Journal de Montreal

Nids de vipères

- claude.villeneuve@quebecorme­dia.com @vclaude CLAUDE VILLENEUVE Blogueur des Spin Doctors Directeur Opinions

Un préjugé tenace veut que les milieux de travail à majorité féminine, comme les hôpitaux, soient les plus toxiques. Ils seraient contaminés par l’envie et le mémérage.

Comme les mentalités évoluent, on découvre aujourd’hui que les champions du morpionnag­e et des petites rivalités mesquines sont plutôt nos très masculins corps policiers.

Nouvelle pièce à conviction à verser aux dossiers : ce rapport de la SQ révélant que le climat à l’UPAC était miné par le favoritism­e et la jalousie.

EX-FLICS PAS CONTENTS

Encore hier, on apprenait que la moitié des agents de la SQ prêtés à l’UPAC veulent quitter ce panier de crabes. Pas étonnant que ça fuite autant…

Plus tard en journée, on découvrait également que l’organisati­on espionne les journalist­es qui enquêtent sur sa curieuse ambiance interne. Le tout alors que son ancien numéro 2 poursuit le gouverneme­nt pour congédieme­nt abusif, après avoir été poussé à démissionn­er suivant la publicatio­n d’informatio­ns posant des doutes sur sa probité.

Les auteurs de ces révélation­s ? D’autres policiers frustrés d’avoir été renvoyés. Le club des ex-flics pas contents recrute.

CULTURE DE LA POLICE

Les enquêteurs de l’UPAC occupent un travail difficile et mènent des investigat­ions très complexes, mais même en l’admettant, on se demande comment une organisati­on si jeune a pu développer une culture institutio­nnelle pourrie.

Ces nouveaux éléments ne peuvent faire autrement que de nous rappeler la situation au SPVM, où deux gangs de rue légalisés s’affrontent de la plus vicieuse des manières.

Qu’est-ce qui se passe avec nos corps policiers, devenus de véritables nids de vipères ? Les rivalités internes y sont-elles encouragée­s parce qu’inhérentes à l’identité policière ? Y a-t-il un problème dans la sélection des recrues où la façon dont on les forme ?

Il faudrait y voir. Parce que ceux qu’on mandate pour attraper les pires bandits semblent plutôt occupés à jouer aux cowboys et aux Indiens avec leurs collègues de travail.

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