Le Journal de Montreal

Élèves violents, parents absents ?

- LISE RAVARY Blogueuse au Journal Communicat­rice, journalist­e et chroniqueu­se lise.ravary@quebecorme­dia.com @liseravary

Des élèves qui menacent de tuer le prof, qui lui donnent des coups de poing, des coups de pied, qui lui sautent à la gorge, qui lui crachent au visage, c’est rare. Mais pas assez rare.

Notre journalist­e Marie-Christine Noël qui a travaillé un mois comme suppléante a vécu des situations terrifiant­es. Elle n’est pas la seule.

Le ministère a comptabili­sé 2300 actes de violence entre 2012 et 2015. Et ils ne sont pas tous rapportés. Dans certaines écoles, c’est mal vu.

Le Devoir nous apprenait hier que le nombre d’enseignant­s victimes de violence a augmenté de 50 % en dix ans. À qui la faute ? Les profs se plaignent que les directions se mettent la tête dans le sable. J’ai entendu un directeur adjoint dire en ondes que les profs violentés ne savent pas « animer » leur classe. Tout le monde dénonce le manque de ressources. Même certains éducateurs spécialisé­s s’avouent dépassés.

L’intégratio­n d’élèves ayant des problèmes de comporteme­nt en classes régulières est de plus en plus dénoncée, mais c’est un tabou. Chut !

PAPA-MAMAN

Par contre, jamais un mot sur les parents. C’est à se demander à quoi ils servent.

Le Québec aime tellement l’État qu’il lui a un jour confié d’élever ses enfants à sa place. Ainsi, quand ça ne fonctionne pas, on peut blâmer le gouverneme­nt, les protocoles, les procédures, les ratios, les budgets, etc.

L’an dernier, j’ai réalisé un sondage – non scientifiq­ue – sur les CPE pour leur 10e anniversai­re. Près de la moitié de mes centaines de répondants croyaient que les 2-5 ans de familles dites « normales » sont mieux au CPE qu’à la maison avec maman ou papa.

Des enfants en crise sont des enfants qui souffrent : avons-nous perdu de vue que les parents sont les premiers responsabl­es de leurs enfants ?

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