Le Journal de Montreal

Devriez-vous travailler à temps partiel à la retraite ?

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

De plus en plus de personnes retraitées décident de travailler à temps partiel, pour augmenter leurs revenus ou se replonger dans la vie active. Quels sont les avantages et les inconvénie­nts de ce choix ?

travailleu­rs moins En 2016, 45 ans, plus à dépassant temps du tiers partiel (38 ainsi %) avaient la des proportion au des 15-24 ans (33 %), qui détiennent habituelle­ment le record des « petits boulots ». Sur le lot, on trouve un nombre croissant de retraités, de 60 ans et plus. « Le style de vie a évolué et les gens ne sont pas prêts à tout arrêter à la retraite, soit parce qu’ils souhaitent rester actifs ou encore parce qu’ils n’ont pas suffisamme­nt de revenus », explique Olivier Paré, PDG d’AVEGO Gestion privée et conseiller en sécurité financière.

Un emploi occupé deux ou trois jours par semaine peut donc permettre d’amé- liorer sa qualité de vie tant d’un point de vue social que financier.

UN SUPPLÉMENT INTÉRESSAN­T

Vos rentes de la Régie des rentes du Québec ne seront pas réduites à cause de ce revenu supplément­aire. Toutefois, dès que les revenus d’emploi dépassent l’exemption générale annuelle de 3500 $, vous devrez recommence­r à cotiser au RRQ.

En contrepart­ie, ces cotisation­s supplément­aires vous donneront droit à une augmentati­on de la rente : le supplément à la rente de la retraite, qui sera appliquée jusqu’à la fin de vos jours, et ce sans que vous ayez à en faire la demande. Mieux encore, votre rente sera bonifiée même si vous touchez déjà le montant maximal et elle continuera à augmenter chaque année tant que vous verserez des cotisation­s.

Le supplément total pour une année équivaut à 0,5 % du revenu sur lequel vous aurez cotisé l’année précédente. Concrèteme­nt, voici une simulation effectuée par la Régie des rentes : un retraité est bénéficiai­re d’une rente de retraite de 750 $ par mois. Si son revenu

au RRQ de travail pour est des de revenus 22 700 $, de il travail cotisera de 19 200 $ (22 700 $ moins l’exemption générale de 3500 $). Le 1er janvier de l’année suivante, il aura droit à un supplément de 8 $ par mois (19 200 $ x 0,5 % = 96 $ par année) grâce aux cotisation­s qu’il aura versées.

PRUDENCE SI LES REVENUS SONT ÉLEVÉS

Du côté fédéral en revanche, même si vous pouvez continuer à percevoir votre prestation de Sécurité de la vieillesse (SV) en travaillan­t, il est possible que vous ayez à en rembourser une partie par le biais de l’impôt de récupérati­on de la SV. Cela ne concerne toutefois que les revenus élevés, supérieurs au montant de 73 756 $ (pour 2016) toutes provenance­s confondues. Vous devrez alors rembourser 15 % du montant du revenu qui dépasse ce seuil.

Quant au Supplément de revenu garanti, celui-ci étant attribué aux personnes à faibles revenus, il sera directemen­t affecté par la rémunérati­on que vous tirerez de votre emploi. « Cependant, selon les cas, il est possible que le revenu d’emploi constitue un gain bien supérieur aux sommes provenant du Supplément de revenu garanti. Il faut faire ses calculs », conseille Olivier Paré, qui ajoute qu’un revenu d’emploi est toutefois une bonne façon de préserver un certain niveau de vie. « Avec ces sommes supplément­aires, on pourrait par exemple garder sa maison plus longtemps, conserver sa voiture ou voyager », dit-il. Alors si votre santé vous le permet, pourquoi pas ?

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