Un contrat à risque pour Hydro-Québec
Le Massachusetts doit décider aujourd’hui du sort qu’il réserve au projet Northern Pass évalué à 10 G$
Le contrat qui doit rapporter 10 milliards $ de revenus à HydroQuébec pendant 20 ans avec le Massachusetts est à risque.
L’État américain doit décider aujourd’hui du sort qu’il réservera au projet Northern Pass (d’Hydro-Québec et de son partenaire américain Eversource), sélectionné il y a deux semaines, mais bloqué depuis par le New Hampshire.
« Selon moi, ce contrat-là est sérieusement à risque pour Hydro-Québec », avance le professeur spécialiste des marchés d’électricité à l’Université d’Ottawa, Jean-Thomas Bernard.
La contestation judiciaire au New Hampshire par Eversource s’étirera sur plus d’un an et retardera l’entrée en service du projet Northern Pass prévue pour 2020.
« Le Massachusetts pourrait décider de choisir un autre soumissionnaire et d’écarter définitivement le projet Northern Pass qui ne pourra être prêt de toute façon selon les critères de l’appel d’offres initial », a fait valoir au Journal le président de la New England Power Generators Association (NEPGA), Dan Dolan.
Selon ce dernier, plusieurs projets présentés par des producteurs d’électricité de la Nouvelle-Angleterre qu’il représente auraient réellement une chance d’être cette fois-ci retenus par le Massachusetts.
Plus d’une quarantaine de soumissionnaires ont déposé une offre au Massachusetts.
HYDRO-QUÉBEC RESTE CONFIANTE
Chez Hydro-Québec, on estime que si le Massachusetts décide de choisir une autre option, ses chances demeurent encore bonnes alors que deux autres projets font partie des soumissions déposées. « Il y a une part de risque. Il faut être conscient que c’est un processus indépendant. Mais on a des bons projets sur la table. On est compétitif », signale le porte-parole d’Hydro, Serge Abergel.
Or, les deux autres projets déposés par Hydro avec différents partenaires américains ne pourraient toutefois être prêts pour 2020. Hydro-Québec évoque des mises en service seulement en 2022.
Le professeur Bernard croit qu’Hydro-Québec joue son va-tout en Nouvelle-Angleterre.
« Si jamais ça ne fonctionne pas, on pourrait alors voir apparaître un nouveau projet d’aluminerie au Québec. Le gouvernement semble de plus en plus favoriser la vente d’électricité à rabais aux entreprises pour écouler les importants surplus d’Hydro-Québec », a-t-il rappelé.