Pyeongchang 2018 : des Jeux moins regardés qu’à Sotchi
SELON LES PRÉVISIONS INTERNES DE RADIO-CANADA
Les Jeux de Pyeongchang, qui s’amorcent aujourd’hui en Corée du Sud, risquent d’attirer des auditoires inférieurs à ceux de 2014, révèlent les prévisions de Radio-Canada.
Selon les estimations d’auditoires officiels, la cérémonie d’ouverture devrait rallier 430 000 téléspectateurs en direct, une baisse de 40 % par rapport à Sotchi. On attribue ce fléchissement au décalage horaire plus prononcé avec Pyeongchang (14 heures comparativement à 8 heures avec Sotchi), qui oblige Radio-Canada et RDS à retransmettre cet événement de 5 h30 à 8 h du matin. La rediffusion prévue à 18 h 30 devrait mieux faire avec 786 000 téléspectateurs, d’après les prévisions.
Les estimations concernant la cérémonie de clôture sont semblables : une baisse de 40 % est anticipée.
C’est en soirée que Radio-Canada devrait faire le plein de téléspectateurs, puisqu’elle proposera, au cours des deux prochaines semaines, des compétitions en direct (patinage artistique, ski alpin, ski acrobatique), chose qu’elle n’avait pas pu faire en 2014.
De son côté, la programmation de jour, qui regroupera les meilleurs moments des épreuves présentées en direct la nuit précédente, devrait rejoindre en moyenne 362 000 amateurs, soit 85 % des auditoires de Sotchi. L’agence de publicité Cossette Média qualifie toutefois ces prévisions de « conservatrices ».
UN ATTRAIT MALGRÉ TOUT
Décalage horaire ou non, les J.O. demeurent un attrait. Selon Cossette Média, le carnet de commanditaires de Radio-Canada affiche complet jusqu’au 26 février. Durant cette période, la société d’État devrait voir ses parts de marché grimper, tout comme celles de RDS, l’autre diffuseur officiel.
L’absence des joueurs étoiles du circuit Bettman (la LNH a décidé de faire l’impasse sur Pyeongchang) pourrait cependant miner les auditoires du tournoi de hockey olympique, l’épreuve préférée des Québécois. À Sotchi, la finale masculine de hockey avait permis à ICI Radio-Canada d’enregistrer un sommet d’écoute avec 2 millions de téléspectateurs.
CBC/Radio-Canada refuse de divulguer le montant qu’elle a déboursé pour présenter les J.O. de Pyeongchang. On parle d’une somme importante puisqu’en 2014, année des derniers Jeux d’hiver, les dépenses du diffuseur public en sports s’élevaient à 258 millions $, alors qu’en 2015, elles retombaient à 35,9 millions $, selon les données du CRTC. Notons toutefois qu’en 2014, CBC/Radio-Canada avait également diffusé la Coupe du Monde de soccer, une autre propriété sportive onéreuse.
« FINANCIÈREMENT RESPONSABLE »
Malgré tout, CBC/Radio-Canada avait fait ses frais lors des J.O. de 2014, respectant ainsi la parole d’Hubert Lacroix, son directeur général, qui s’était engagé à être «financièrement responsable».
Au total, 295 employés de CBC/ Radio-Canada passent les Jeux en Corée du Sud ce mois-ci. À Montréal, 150 autres sont mobilisés.
« La majorité du travail de production se fait à Montréal et Toronto, indique François Messier, directeur général Productions et Sports des Services français de Radio-Canada. Depuis quelques années, on fait tout le montage ici. Ça réduit considérablement (la taille des équipes qu’on envoie sur place) comparativement aux Jeux de Pékin et Turin. »
Au total, 295 employés de CBC/Radio-Canada passent les Jeux en Corée du Sud ce mois-ci.