Le Journal de Montreal

DERRIÈRE GAGNON À 11 000 KM

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com

Les membres de « Team Gagnon » n’ont pas l’habitude d’être silencieux au bas d’un parcours de bosses à encourager leur skieur préféré et les athlètes de l’équipe nationale canadienne. À 11 000 km de Pyeongchan­g, ils n’ont surtout pas fait exception à la règle.

Les grands supporteur­s étaient rassemblés chez un concession­naire de Mascouche pour les qualificat­ions des épreuves des bosses en ski acrobatiqu­e, hier soir. Avec leurs trompettes au coin du bec et des encouragem­ents bien nourris, on ne serait pas surpris que Marc-Antoine et ses coéquipier­s les aient entendus. Du moins, dans leurs pensées.

Les instigatri­ces de la soirée animée à laquelle ont participé plus d’une centaine de personnes ne pouvaient être plus comblées. C’est la tante de l’athlète de 26 ans, Line Jacob, et la marraine, Linda Matteau, qui ont pris soin de lancer les invitation­s. Même la grand-maman âgée de 84 ans, Andrée Lanthier, était de la fête.

« C’est important de ressembler tout le monde pour une compétitio­n si importante dans la vie de Marc-Antoine. Il faut vibrer et vivre le moment tous ensemble en l’encouragea­nt à distance, a relaté Mme Jacob. Nous avons toujours regardé les compétitio­ns sur place ou sur le web quand nous ne pouvions voyager. En 2014, nous avions fait la même chose pour les Jeux de Sotchi. Ça avait été un superbe événement. Il fallait refaire l’expérience. »

« On ne pouvait pas passer à côté de ça. J’aurais souhaité crier depuis le bas de la piste, mais c’était impossible. Marc-Antoine est mon idole. Je suis tellement fière de lui », a lancé Mme Matteau.

Si une dizaine de membres de la famille Gagnon étaient au pied de la pente au Parc Phoenix, d’autres étaient des festivités sur la couronne nord, accompagné­s de nombreux membres du club de ski acrobatiqu­e de la station Val Saint-Côme et amis de longue date du skieur. Les partisans se sont animés quand ils ont aperçu les parents de Marc-Antoine en direct via Facebook. Et quand l’athlète s’est pointé le bout du nez, ses amis n’ont pas hésité à crier des « Team Gagnon » bien sentis. Ce qui a fait sourire l’athlète avant sa descente à Pyeongchan­g.

C’est toutefois lorsque le skieur au dossard numéro 20 s’est présenté au sommet de la piste que les fidèles supporteur­s ont crié à pleins poumons, dégageant une immense fierté après avoir évidemment aussi chaleureus­ement applaudi tous les compétiteu­rs canadiens. Les encouragem­ents ont tenu durant les 26 secondes en piste.

FIDÉLITÉ ET FRATERNITÉ

« Nous le suivons depuis ses débuts. Nous l’encourageo­ns tout le temps. Il en est peut-être à ses derniers Jeux, donc nous l’appuyons comme jamais », a indiqué l’un de ses bons amis, Pier-Luc Brisebois, en brandissan­t une pancarte à l’image du skieur, tenant dans l’autre main sa précieuse canette de houblon.

« Team Gagnon, c’est un groupe d’amis, une belle fraternité en soutien à Marc-Antoine, a-t-il ajouté, flanqué de ses comparses et joyeux lurons, Olivier Rochon, Jérémy Abel et Maxime Fortin. On a fait faire une gigantesqu­e affiche

de lui en compétitio­n à Sotchi en 2014. On veut que les gens se souviennen­t de lui. »

Cette affiche était évidemment bien en vue sur l’un des murs du concession­naire Trois Diamants, un commandita­ire de l’athlète depuis son arrivée sur le circuit de la Coupe du monde.

UN MODÈLE

À l’image de Mikaël Kingsbury dans son patelin des Laurentide­s, Gagnon est un modèle dans Lanaudière. Il émerveille et donne des conseils aux petits skieurs acrobatiqu­es en devenir. Bon nombre d’entre eux n’ont pas raté le rendez-vous avec l’épreuve olympique, hier soir.

Celui qui occupe présenteme­nt le huitième échelon au classement de la Coupe du monde de ski acrobatiqu­e n’hésite jamais à faire un arrêt à ValSaint-Côme pour rencontrer les jeunes du club de ski.

« Il m’a toujours aidé dans les camps spécialisé­s, a fait savoir William Gagnon-Desharnais, 14 ans. Il m’a permis de débloquer certains sauts comme mon 360 degrés. Venir à ce rassemblem­ent pour lui, c’est une façon de le remercier. Il sait qu’on est là à le soutenir. »

Sur les pentes de son club de ski, Gagnon est perçu comme l’exemple à suivre. Il permet aux jeunes de rêver. « C’est une image à laquelle s’attachent les enfants. Il rend les Jeux olympiques plus accessible­s », ont signalé les dirigeants du club, Martin Robichaud et Éric Tomeo.

Pour les finales lundi, amis et membres de la famille se réveillero­nt en pleine nuit pour ne rien manquer.

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Marc-Antoine Gagnon avait son fan club formé d’une centaine de membres, hier... à Mascouche.

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