DERRIÈRE GAGNON À 11 000 KM
Les membres de « Team Gagnon » n’ont pas l’habitude d’être silencieux au bas d’un parcours de bosses à encourager leur skieur préféré et les athlètes de l’équipe nationale canadienne. À 11 000 km de Pyeongchang, ils n’ont surtout pas fait exception à la règle.
Les grands supporteurs étaient rassemblés chez un concessionnaire de Mascouche pour les qualifications des épreuves des bosses en ski acrobatique, hier soir. Avec leurs trompettes au coin du bec et des encouragements bien nourris, on ne serait pas surpris que Marc-Antoine et ses coéquipiers les aient entendus. Du moins, dans leurs pensées.
Les instigatrices de la soirée animée à laquelle ont participé plus d’une centaine de personnes ne pouvaient être plus comblées. C’est la tante de l’athlète de 26 ans, Line Jacob, et la marraine, Linda Matteau, qui ont pris soin de lancer les invitations. Même la grand-maman âgée de 84 ans, Andrée Lanthier, était de la fête.
« C’est important de ressembler tout le monde pour une compétition si importante dans la vie de Marc-Antoine. Il faut vibrer et vivre le moment tous ensemble en l’encourageant à distance, a relaté Mme Jacob. Nous avons toujours regardé les compétitions sur place ou sur le web quand nous ne pouvions voyager. En 2014, nous avions fait la même chose pour les Jeux de Sotchi. Ça avait été un superbe événement. Il fallait refaire l’expérience. »
« On ne pouvait pas passer à côté de ça. J’aurais souhaité crier depuis le bas de la piste, mais c’était impossible. Marc-Antoine est mon idole. Je suis tellement fière de lui », a lancé Mme Matteau.
Si une dizaine de membres de la famille Gagnon étaient au pied de la pente au Parc Phoenix, d’autres étaient des festivités sur la couronne nord, accompagnés de nombreux membres du club de ski acrobatique de la station Val Saint-Côme et amis de longue date du skieur. Les partisans se sont animés quand ils ont aperçu les parents de Marc-Antoine en direct via Facebook. Et quand l’athlète s’est pointé le bout du nez, ses amis n’ont pas hésité à crier des « Team Gagnon » bien sentis. Ce qui a fait sourire l’athlète avant sa descente à Pyeongchang.
C’est toutefois lorsque le skieur au dossard numéro 20 s’est présenté au sommet de la piste que les fidèles supporteurs ont crié à pleins poumons, dégageant une immense fierté après avoir évidemment aussi chaleureusement applaudi tous les compétiteurs canadiens. Les encouragements ont tenu durant les 26 secondes en piste.
FIDÉLITÉ ET FRATERNITÉ
« Nous le suivons depuis ses débuts. Nous l’encourageons tout le temps. Il en est peut-être à ses derniers Jeux, donc nous l’appuyons comme jamais », a indiqué l’un de ses bons amis, Pier-Luc Brisebois, en brandissant une pancarte à l’image du skieur, tenant dans l’autre main sa précieuse canette de houblon.
« Team Gagnon, c’est un groupe d’amis, une belle fraternité en soutien à Marc-Antoine, a-t-il ajouté, flanqué de ses comparses et joyeux lurons, Olivier Rochon, Jérémy Abel et Maxime Fortin. On a fait faire une gigantesque affiche
de lui en compétition à Sotchi en 2014. On veut que les gens se souviennent de lui. »
Cette affiche était évidemment bien en vue sur l’un des murs du concessionnaire Trois Diamants, un commanditaire de l’athlète depuis son arrivée sur le circuit de la Coupe du monde.
UN MODÈLE
À l’image de Mikaël Kingsbury dans son patelin des Laurentides, Gagnon est un modèle dans Lanaudière. Il émerveille et donne des conseils aux petits skieurs acrobatiques en devenir. Bon nombre d’entre eux n’ont pas raté le rendez-vous avec l’épreuve olympique, hier soir.
Celui qui occupe présentement le huitième échelon au classement de la Coupe du monde de ski acrobatique n’hésite jamais à faire un arrêt à ValSaint-Côme pour rencontrer les jeunes du club de ski.
« Il m’a toujours aidé dans les camps spécialisés, a fait savoir William Gagnon-Desharnais, 14 ans. Il m’a permis de débloquer certains sauts comme mon 360 degrés. Venir à ce rassemblement pour lui, c’est une façon de le remercier. Il sait qu’on est là à le soutenir. »
Sur les pentes de son club de ski, Gagnon est perçu comme l’exemple à suivre. Il permet aux jeunes de rêver. « C’est une image à laquelle s’attachent les enfants. Il rend les Jeux olympiques plus accessibles », ont signalé les dirigeants du club, Martin Robichaud et Éric Tomeo.
Pour les finales lundi, amis et membres de la famille se réveilleront en pleine nuit pour ne rien manquer.