UNE SAISON DE 50 000 $
PYEONGCHANG | Quand il faut débourser 165 $ par jour durant la saison, les Jeux olympiques ne sont pas seulement l’aboutissement d’un rêve pour Cendrine Browne. Ils lui permettent aussi d’arrêter de piger dans ses économies.
La skieuse originaire des Laurentides estime à 50 000 $ le coût de son année comme membre de l’équipe canadienne de ski de fond. Pour chaque journée passée en Europe pour les camps d’entraînement ou la Coupe du monde, elle et chaque skieur doivent débourser 165 $ pour couvrir la somme des dépenses (transport, hébergement, subsistance, etc.).
En parallèle avec cette vie sportive, il y a aussi celle de tous les jours au Québec avec l’appartement, la voiture et tout le tralala à payer. Aux brevets fédéral et provincial de financement d’environ 28 000 $, il faut donc ajouter la contribution de partenaires financiers pour boucler les mois, ce dans quoi l’agent d’Alex Harvey, Denis Villeneuve, l’accompagne dans ses démarches.
« Il y a des gens qui croient en nous, c’est vraiment apprécié. C’est une grosse aide », souligne l’athlète de 24 ans.
« C’EST LA VIE »
Elle réussit. Des sacrifices doublent ses préoccupations financières, mais pas au point de renoncer entièrement aux études. À raison de deux cours par session, elle poursuit un bac en intervention sportive à l’université Laval en plus d’un certificat en gestion d’entreprise aux HEC.
« Ça roule tranquillement pas vite, j’accumule des cours. Les études sont vraiment importantes pour moi. Je tiens à garder un pied à l’école tout en faisant ce que j’aime. Préparer mon après-carrière est primordial », défend-elle avec à la clé le bonheur d’une participation aux Jeux olympiques.
« Pour l’instant, je me dis que c’est la vie. J’espère que ça va changer dans l’avenir, mais il ne sert à rien de m’apitoyer sur mon sort. Je me dis que je dois m’arranger avec ça. Au moins, ça m’apporte tellement de belles choses. C’est tellement gratifiant en retour. »