Le Journal de Montreal

Le fédéral reste flou quant au seuil d’exemption

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OTTAWA | (Agence QMI) Au lendemain des rencontres entre Justin Trudeau et les PDG des géants du web Amazon et eBay, le fédéral a continué d’entretenir le flou sur ses intentions quant au seuil minimum d’exemption de taxes sur les achats en ligne internatio­naux.

« Est-ce que le gouverneme­nt compte augmenter la limite comme le demandent les PDG des géants du web, oui ou non ? » a demandé hier la leader parlementa­ire néo-démocrate, Ruth Ellen Brosseau, durant la période des questions.

De l’autre côté de la Chambre, les libéraux ont répondu par les mêmes arguments que lorsqu’ils défendent leur refus de taxer le service de diffusion américain Netflix. « Le premier ministre a été très clair à ce sujet, nous avons fait une promesse et nous allons la tenir », a fait valoir Arif Virani, le secrétaire parlementa­ire de la ministre du Patrimoine, en référence à l’engagement de Justin Trudeau de ne pas augmenter les taxes pour la classe moyenne.

ALENA

L’enjeu n’est pourtant pas du tout le même que pour Netflix. En ce moment, un Canadien qui achète un bien d’un pays étranger sur le web paie des taxes si l’achat coûte plus de 20 $. Pour un Américain, cette limite est fixée à 800 $.

Dans le cadre des renégociat­ions de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), les États-Unis souhaitent que le Canada ajuste son seuil à la hausse pour inciter les consommate­urs canadiens à acheter davantage au sud de la frontière.

En point de presse à San Francisco jeudi, Justin Trudeau a refusé de s’engager à maintenir la limite canadienne à son niveau actuel. Il a ensuite rencontré les PDG des géants du commerce en ligne Amazon et eBay, Jeff Bezos et Devin Wenig. Le détaillant eBay est un des plus ardents partisans de la hausse du seuil minimum au Canada.

Si Ottawa devait céder aux pressions américaine­s, de nombreux intervenan­ts et experts prédisent que les commerces canadiens en souffrirai­ent grandement.

« On va faire fermer beaucoup d’entreprise­s si on monte la limite à 800 $, ou même à 200 $. Ce serait complèteme­nt catastroph­ique », a affirmé jeudi Léopold Turgeon, le président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

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