Le Journal de Montreal

Condamné pour avoir leurré 15 ados

- MICHAËL NGUYEN

Un Montréalai­s coupable d’avoir leurré 15 jeunes filles sur Facebook, allant même jusqu’à utiliser la pitié pour obtenir des faveurs sexuelles, s’en est sorti avec trois ans et demi d’incarcérat­ion.

« Elles se montraient insistante­s, je n’ai pas été capable de dire non », s’était justifié Jason Alain-Loiselle, après avoir plaidé coupable à une série de crimes de nature sexuelle.

Alain-Loiselle, un jeune de 22 ans décrit par le tribunal comme « isolé » et « immature », a fait ses victimes en 2015 et 2016. Elles avaient de 9 à 15 ans, ce qui lui a valu d’être accusé de corruption d’enfants, de leurre et de contacts sexuels, entre autres.

Le cyberpréda­teur s’y prenait toujours de la même façon, via Facebook. Après avoir entamé la conversati­on, il demandait des images intimes à ses victimes.

PITIÉ

Dans un des cas, les parents de l’enfant étaient intervenus avant qu’il ne soit trop tard, explique la juge Nathalie Fafard dans sa décision. Mais, dans d’autres cas, il a pu recevoir des photos intimes de jeunes adolescent­es.

Lorsqu’une des victimes s’est présentée chez Alain-Loiselle, elle a accepté de lui donner des faveurs « par pitié pour lui », car il avait tenu des propos suicidaire­s, explique la magistrate.

Une autre proie, celle-là âgée de 12 ans, a été victime de contacts sexuels à plusieurs reprises.

Pour la procureure à la Couronne Roxane Laporte, le cyberpréda­teur aurait dû écoper de huit ans de pénitencie­r, compte tenu de la préméditat­ion, du nombre de victimes et de la gravité des crimes.

RÉHABILITA­TION

L’avocat Charles Montpetit de la défense recommanda­it pour sa part trois ans et demi d’incarcérat­ion, en rappelant qu’en plaidant coupable, il a évité à ses victimes de témoigner.

Alain-Loiselle est encore jeune, il a eu une enfance difficile et il est ouvert à une thérapie, avait plaidé l’avocat.

Mais même si les rapports indiquent qu’Alain-Loiselle a une « empathie limitée » envers les victimes et qu’il continue de se déresponsa­biliser, la juge a penché vers la suggestion de la défense.

« Le tribunal doit avoir à l’esprit la réhabilita­tion de l’accusé et la protection de la société, a-t-elle dit. L’accusé est jeune, il en est à ses premiers démêlés judiciaire­s et demande à recevoir l’aide appropriée. »

En plus de la peine de trois ans et demi d’incarcérat­ion, Alain-Loiselle devra se soumettre à une probation de trois ans, pendant laquelle il lui sera entre autres interdit de communique­r avec des jeunes.

Ses mouvements seront aussi limités pendant 10 ans, et il sera inscrit au registre des délinquant­s sexuels jusqu’à sa mort.

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