Le Journal de Montreal

Les cours de conduite hivernale resteront optionnels

La SAAQ reste ferme malgré les carambolag­es

- MATTHIEU PAYEN

Les carambolag­es en série de mercredi soir ont donné de l’eau au moulin à ceux qui souhaitent que les cours de conduite hivernale soient obligatoir­es. Une solution qui n’est pas envisagée par la Société de l’assurance automobile du Québec.

Les critiques étaient nombreuses cette semaine sur les lignes ouvertes des radios et les réseaux sociaux, concernant la conduite de certains automobili­stes, alors que les 15 cm de neige tombés mercredi soir ont mis la pagaille sur les routes. Une personne est décédée dans l’un des carambolag­es, à Mont-Saint-Hilaire.

Interrogée sur l’idée de rendre obligatoir­es les cours de conduite hivernale, la SAAQ reste ferme. « Ces cours existent, mais ce n’est pas obligatoir­e et ce n’est pas prévu que ça le devienne », affirme Mario Vaillancou­rt, porte-parole de la Société.

Selon nos informatio­ns, aucun pays n’oblige ses conducteur­s à suivre des cours sur neige.

M. Vaillancou­rt ajoute que le fait que les cours de conduite se déroulent sur 12 mois permet aux jeunes conducteur­s d’être confrontés aux routes glacées.

Un raisonneme­nt pas tout à fait juste, selon Marc Thompson, directeur général de l’Associatio­n des écoles de conduite du Québec. « Certains élèves arrêtent de conduire au début de l’hiver et reprennent leurs cours de pratique au printemps. D’autres suivent tous leurs cours en 7-8 mois et évitent l’hiver », relève-t-il.

M. Thompson assure cependant que la conduite hivernale a été ajoutée au guide pratique que doivent suivre les membres de son associatio­n. « L’idéal, ce serait de pouvoir donner des formations sur circuit pour que les gens se rendent bien compte de la réalité », ajoute M. Thompson.

Comme plusieurs autres prestatair­es, CAA-Québec propose ce genre de cours pratiques et théoriques qui se déroulent sur une demi-journée au coût de 250 $.

PAS LA SOLUTION

L’ancien pilote Bertrand Godin donne ce genre de formation en plus poussée aux policiers. Pourtant, il n’est pas convaincu que cela soit la solution pour tous. « Même une personne habituée à conduire sur la glace peut se faire avoir. Une fois lancé à 80 km/h, on perd conscience de la mauvaise adhérence », dit-il.

Pour lui, la seule solution est de respecter les consignes, comme diminuer sa vitesse, accroître la distance avec le véhicule en avant et s’assurer que l’on a une bonne visibilité. « Je conseille aussi de donner des petits coups de frein pour évaluer l’adhérence de la chaussée », dit M. Godin.

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