Contrôlé par un motard, un bar de Laval a dû fermer
Un important réseau de trafic de drogue s’était installé dans l’établissement
Un bar de Laval exploité clandestinement par un sympathisant des Hells Angels a été contraint de fermer ses portes, notamment parce que des agents d’infiltration ont découvert que l’établissement était un important lieu de transactions de drogue.
L’Ostid’Bar, situé sur le boulevard CuréLabelle, dans le secteur Sainte-Rose, a vu récemment son permis révoqué par la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ).
La propriétaire et titulaire de la licence, Isabelle Charbonneau, était très peu impliquée dans l’exploitation du bar autrefois appelé le Repaire, si l’on se fie à la preuve recueillie par la police de Laval.
CONTRÔLÉ PAR UN MOTARD
La femme de 39 ans consacre plutôt la majeure partie de son temps à travailler dans un salon d’esthétique. Son témoignage devant la RAJC démontre d’ailleurs « sa méconnaissance de ce qui se passe à l’établissement et […] le détachement qu’elle manifeste quant aux responsabilités qui incombent à une titulaire de permis d’alcool », peut-on lire dans la décision.
L’établissement était plutôt exploité par Denis « Macok » Larocque, un ancien membre des Devils Warriors et des Dark Souls, deux clubs de sympathisants des Hells Angels. Il serait d’ailleurs toujours considéré comme un proche des motards criminels, selon un expert de la Sûreté du Québec venu témoigner devant la Régie.
PENDANT 30 ANS
Au lendemain de la fermeture forcée de l’Ostid’Bar, Denis Larocque a publié un message sur sa page Facebook, dans lequel il indique avoir « contrôlé » ce bar avec fierté « pendant presque 30 ans ». Il précise également qu’il « aime les défis » et qu’il n’est pas sur le point de prendre sa retraite.
Déjà, le fait que le permis soit exploité par une autre personne que son titulaire est, aux yeux de la RAJC, un motif valable pour révoquer une licence.
Mais ce n’est pas tout.
FRAPPE ANTIDROGUE
À l’été 2015, des agents d’infiltration de la police de Laval ont permis de prouver qu’un réseau de vente de drogue s’était installé dans le bar.
Un barman, un employé affecté à des tâches de gestion ainsi que trois clients ont été arrêtés. Ils ont tous admis avoir fait du trafic de stupéfiants dans l’établissement.
Malgré la frappe policière, d’autres arrestations en lien avec la possession de drogue ont été effectuées par la suite.
La Régie a ainsi jugé que l’opération antidrogue n’avait pas eu d’effet dissuasif sur le mode de gestion du bar par Mme Charbonneau.
Le Régie a donc conclu que « sa méconnaissance […] de ses employés, sa confiance envers certaines personnes criminelles […] et les nombreuses infractions qui s’y sont produites […] démontrent que Mme Charbonneau n’a pas la compétence ni l’intégrité nécessaire pour exploiter un permis d’alcool ».
Jointe par Le Journal, la femme n’a pas souhaité émettre de commentaire.