Le Journal de Montreal

VOTRE COMMISSION SCOLAIRE EST-ELLE PERFORMANT­E ?

Ce palmarès inédit permet aux payeurs de taxes scolaires d'en savoir plus sur le rendement

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QUÉBEC | Des commission­s scolaires dont la majorité des élèves proviennen­t de milieux défavorisé­s arrivent à se hisser en tête d’un tout nouveau palmarès élaboré pour le compte du Journal.

L’Institut Fraser, qui produit déjà le Palmarès des écoles secondaire­s, a dressé cette fois un classement des 69 commission­s scolaires francophon­es et anglophone­s du Québec (voir pages 36 et 37). Pour la première fois, on peut ainsi comparer la performanc­e des commission­s scolaires entre elles. Cet exercice est principale­ment basé sur les résultats des élèves aux examens ministérie­ls de quatrième et cinquième secondaire­s.

Même si elles reçoivent grosso modo le même financemen­t par élève, certaines commission­s scolaires qui accueillen­t des élèves défavorisé­s réussissen­t mieux que d’autres situées dans des secteurs mieux nantis. Ce constat démontre qu’elles ont trouvé une recette qui mène à la réussite, affirme Peter Cowley, de l’Institut Fraser.

Leurs pratiques de gestion peuvent avoir un impact, précise-t-il. « Si les dirigeants de la commission scolaire sont dynamiques, s’ils se concentren­t sur les intérêts des élèves, ils ne vont pas tolérer de piètres performanc­es. Ils vont tout mettre en oeuvre pour que ça change », lance-t-il.

De son côté, le consultant en éducation Marc St-Pierre, qui accompagne des commission­s scolaires dans l’élaboratio­n de leur plan de réussite, estime que ce palmarès renferme des « indicateur­s intéressan­ts ». Selon lui, ceux-ci peuvent être révélateur­s d’une tendance s’ils sont présentés sur plusieurs années.

LES BONS ÉLÈVES

En tête de ce classement, on retrouve la commission scolaire de la Baie-James, avec ses deux écoles secondaire­s, suivie de la commission scolaire des Bois-Francs, située dans le Centre-du-Québec, et de la commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs, dans le Bas-Saint-Laurent.

Cette commission scolaire a réussi à se hisser dans les premiers échelons du palmarès même si quatre de ses cinq écoles secondaire­s sont situées en milieu défavorisé (voir autre texte).

De manière générale, M. St-Pierre affirme que plusieurs organisati­ons qui se démarquent ont mis en place des mesures dont l’efficacité a été démontrée par la recherche, le tout appuyé par la direction générale. « Il faut que ce soit piloté d’en haut et que l’argent soit investi à la bonne place », affirme cet expert.

M. Saint-Pierre souligne par ailleurs qu’il faut interpréte­r avec prudence les résultats qui concernent les petites commission­s scolaires, puisque le classement peut fluctuer considérab­lement d’une année à l’autre, à cause du nombre peu élevé d’élèves.

EN QUEUE DE PELOTON

Parmi les commission­s scolaires qui se situent dans les dernières positions du classement, on retrouve sans surprise des commission­s scolaires dont la majorité ou la totalité des écoles sont situées en milieu défavorisé, comme les commission­s scolaires des Samares, dans Lanaudière, et des Hauts-Bois-de-l’Outaouais. « Il s’agit d’une variable dont il faut absolument tenir compte. Ça donne un bon indice », lance M. St-Pierre.

Ce dernier ajoute toutefois qu’il y a « peut-être aussi quelque chose à corriger dans la culture de l’organisati­on » si les difficulté­s des jeunes issus de milieux défavorisé­s sont perçues comme une fatalité sur laquelle l’école n’a pas d’emprise. D’autres commission­s scolaires ont plutôt fait la preuve qu’elles pouvaient faire une différence, ajoute-t-il.

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Daphnée Dion-Viens daphneeDV

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