Des bénévoles pour faire les impôts des plus démunis
QUÉBEC | C’est un service méconnu, mais qui a pourtant cours depuis 30 ans. Chaque année au Québec, des milliers de bénévoles se mobilisent pour aider les plus démunis à remplir gratuitement leurs déclarations de revenus, dont des centaines dans la région de Québec.
« Il faut dire que, même si c’est des gens sur l’aide sociale et que les déclarations sont simples, c’est intimidant de se retrouver devant un logiciel quand on ne connaît pas ça. Donc on les guide là-dedans, mais on n’est pas des fiscalistes, on est des bénévoles qui accomplissent une tâche aidante pour des gens défavorisés financièrement », mentionne Denis Bernatchez, qui participe au Programme de bénévoles de Revenu Québec et de l’Agence du Revenu du Canada depuis une quinzaine d’années, par le biais de la Société Saint-Vincent-dePaul de Québec.
UNE CINQUANTAINE D’ORGANISMES
Cette dernière fait partie de la cinquantaine d’organismes communautaires de la grande région de Québec qui offrent ces « cliniques d’impôt » gratuites.
Les bénéficiaires doivent satisfaire certains critères pour être admissibles, soit avoir un revenu modeste (dont les seuils sont détaillés sur le site web de Revenu Québec) et avoir une « situation fiscale simple ».
« Je les accueille toujours avec le sourire, ça les rend à l’aise parce que, veut, veut pas, on entre quand même d’une certaine façon dans leur intimité, soulève M. Bernatchez, un retraité de Charlesbourg de 72 ans. Les gens nous dévoilent des choses que même les membres de leur famille ne savent pas. »
D’ailleurs, chaque bénévole doit montrer patte blanche et fait l’objet de vérifications judiciaires avant de suivre une formation en ligne pour bien s’acquitter de ses tâches. Seulement dans la région de Québec, entre 400 et 500 bénévoles ont participé au programme en 2016 et en 2017, permettant de remplir quelque 42 000 déclarations de revenus annuellement.
SOULAGEMENT
« C’est beaucoup de soulagement pour eux autres. Il y en a plusieurs qui reviennent chaque année. On établit comme une espèce de relation, il y a une confiance qui s’installe », souligne JeanMarc Vaillancourt, 78 ans, qui participe au programme depuis 20 ans.
Geneviève Laurier, porte-parole à Revenu Québec, soulève que certaines personnes à faible revenu ont tendance à croire qu’il n’est pas nécessaire de faire leur déclaration, compte tenu de leur situation financière.
« Il faut casser cette croyance parce qu’au contraire, il y a des avantages à le faire, affirme-t-elle. En ne faisant pas le rapport d’impôt, on se prive de prestations ou de crédits auxquels on pourrait avoir droit. Le programme est là pour les aider », indique la porte-parole.
Des bénévoles sont toujours recherchés en vue du début de la période d’impôt, qui s’amorcera en mars.