Le Journal de Montreal

Manif en l’honneur du jeune atteint par balle

La mère du blessé souhaite une meilleure sécurité dans les palais de justice

- SIMON-PIER OUELLET – Avec TVA Gatineau

MANIWAKI | La famille et les proches du jeune homme atteint à la tête par une balle d’un constable spécial ont plaidé pour une plus grande sécurité à l’intérieur des palais de justice, hier, en Outaouais.

Sur les quelques affiches préparées par la trentaine de manifestan­ts, on pouvait lire : « Justice pour Steven », « Abus de pouvoir » ou « Ce n’est pas comparable une matraque pis un gun ».

La mère de Steven Bertrand et organisatr­ice de la manifestat­ion, Julie Bertrand, déplorait hier des commentair­es peu élogieux à son endroit depuis les événements survenus le 31 janvier, au palais de justice de Maniwaki.

Mme Bertrand est toutefois satisfaite du déroulemen­t de la manifestat­ion à Maniwaki et de son objectif. « Il y a plus de 50 % de la population derrière nous. Je ne suis pas capable d’enlever l’image de mon fils atteint par balle. On est en état de choc. Arrêter de juger les victimes. Lire des méchanceté­s dans les médias sociaux, je n’ai pas besoin de ça », a dit la femme.

Le jeune homme de 18 ans a été atteint d’un coup de feu à la tête après une échauffour­ée qui a dégénéré avec un constable spécial du palais de justice de Maniwaki.

Selon le Bureau des enquêtes indépendan­tes, Steven Bertrand serait parvenu à voler le bâton télescopiq­ue de l’employé pour lui asséner des coups.

VIDÉO VIRALE

La scène captée sur vidéo a rapidement fait le tour du pays. Le jeune homme s’en est miraculeus­ement sorti puisque la balle a pénétré son nez pour se loger dans son cou, épargnant son cerveau. Il reçoit toujours des soins à l’hôpital de Hull, à Gatineau.

Mme Bertrand a fait savoir hier qu’elle pourrait déposer une poursuite contre le constable spécial.

Les participan­ts se sont réunis hier après-midi devant le palais de justice pour ensuite marcher dans les rues de Maniwaki. Ils se sont rendus jusque devant les bureaux de la députée de Gatineau et ministre de la Justice, Stéphanie Vallée.

« Il y a d’autres façons que l’arme à feu pour maîtriser un adolescent. Je trouve ça malheureux de voir nos jeunes se faire tirer dessus. Ce n’est pas contre le constable, mais pour que le gouverneme­nt revoie la sécurité dans nos palais de justice », a dit une participan­te, France Guay.

EN SOUVENIR DE BRENDAN

La plupart des amis de Steven Bertrand étaient aussi des amis proches de Brendan Maurice, un adolescent de 17 ans abattu par un policier de la Sûreté du Québec en 2015 près de Maniwaki.

La mère du jeune homme, Dominique Bernier, a tenu à participer à la marche.

« Il n’y a aucun enfant de parfait. Avant de juger nos enfants qui se font tirer, commencez par vous demander si vous étiez parfaits quand vous étiez jeune. Vos enfants font-ils ou ont-ils aussi fait des erreurs dans la vie ? » a dit la dame.

Après les événements, le gouverneme­nt a annoncé qu’au moins deux constables spéciaux seront présents dans tous les palais de justice du Québec.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, PHILIPPE TREMBLAY, ET CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE DE FACEBOOK Une trentaine de parents et amis de Steven Bertrand, qui a reçu une balle au visage par un constable spécial (vidéo en mortaise), ont manifesté devant le palais de justice de Maniwaki et le bureau de la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, hier.

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