Deux octobasses arriveront bientôt à Montréal
AFP | Près de 4 mètres de hauteur, une table d’harmonie de 2 mètres et un tabouret pour en jouer ! À Mirecourt (Vosges), la capitale des luthiers, JeanJacques Pagès s’active à construire deux octobasses, des contrebasses géantes parmi les instruments les plus imposants au monde. Sa mission est inédite : concevoir, en les modernisant, deux octobasses pour l’Orchestre symphonique de Montréal. L’instrument, aux dimensions vertigineuses, a été abandonné à la fin du XIXe siècle.
L’octobasse « date de 1851 et je dois lui faire gagner 150 ans en une fois », dit l’artisan. À 69 ans, après une vie dédiée à la lutherie, Jean-Jacques Pagès pensait jouir de sa retraite et écrire des polars historiques. C’était sans compter la détermination du chef de l’Orchestre symphonique de Montréal, Kent Nagano, qui lui a commandé ces deux octobasses.
Pour rendre « l’instrument résolument moderne », plus maniable, le luthier va y installer un système numérique, inventer un clavier et abaisser le tabouret.
Le projet, financé par un mécène canadien, est « une chance unique » pour Jean-Jacques Pagès. « Il faut développer des choses qui n’existent pas, c’est assez complexe », dit-il. Il s’est entouré d’un menuisier, d’un électronicien et d’un horloger-pendulier pour l’accompagner dans cette aventure débutée en mai 2017.
Autres défis à relever : rendre l’octobasse démontable et lui fabriquer un coffre pour la transporter d’une salle de concert à l’autre. Confiant, l’artisan sourit : « Ça ne m’empêche pas de dormir, mais ça pousse un peu dans le dos quand même. »
Ses deux octobasses doivent quitter Mirecourt et s’envoler vers Montréal à l’automne.