Le Journal de Montreal

VALÉRIEGIL­BERT UN NOM À RETENIR

La skieuse acrobatiqu­e pense déjà à Pékin en 2022

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau@quebecorme­dia.com

Les yeux de Valérie Gilbert s’illuminent automatiqu­ement quand on parle de 2022. Ne serait-ce qu’effleurer le sujet olympique, elle sourit à pleines dents. Le nom de cette skieuse acrobatiqu­e est à retenir en vue des prochains Jeux d’hiver, à Pékin.

Âgée de 19 ans, Gilbert représente à merveille la nouvelle génération de bosseuses. Naturelle sur ses planches, talentueus­e et téméraire, elle a déjà les yeux rivés sur la Chine.

Elle ne rêve pas en couleur. L’athlète de Sainte-Adèle, dans les Laurentide­s, marche dans les traces des soeurs Dufour-Lapointe et d’Audrey Robichaud.

Déjà, elle prépare sa descente et ses sauts pour le parc à neige Genting. Elle est l’une des rares à tenter des culbutes et des rotations désaxées sur les sauts du bas de la piste.

« C’est mon plus grand objectif. Je serais prête à vendre ma famille pour ça. En plus, j’ai vraiment une grosse famille. Nous sommes quatre enfants, a badiné Valérie avec sa bonne humeur contagieus­e. Sans farce, je veux montrer ce dont je suis capable. Je travaille sur les Jeux de Beijing dès maintenant. Je pense à très long terme, mais c’est le processus. C’est le travail de plusieurs années. Je veux m’assurer d’être prête à 100 % pour ces Olympiques. »

Voilà un objectif qui fait grand plaisir à l’entraîneur de l’équipe nationale féminine, Michel Hamelin.

« C’est parfait ça. C’est très prometteur. Avec Berkley Brown et Sofiane Gagnon, Valérie forme le nouveau noyau de l’équipe de la Coupe du monde pour les cinq prochaines années », a fait savoir l’entraîneur.

Il ne lui manque que des expérience­s tangibles sur le circuit de la Coupe du monde, elle qui sévit présenteme­nt sur le circuit Nor-Am. Elle chemine à sa façon. Mais elle regarde du coin de l’oeil comment travaille Robichaud, une skieuse avec un important bagage en compétitio­n.

Quand Le Journal de Montréal l’a rencontrée à Mont-Tremblant il y a trois semaines lors de l’arrêt du circuit mondial, elle avait réussi à se qualifier pour la finale pour la première fois de sa carrière. Elle a pris le 10e rang de la compétitio­n, sa meilleure performanc­e en six présences sur ce circuit depuis ses débuts.

PLUS FORTE

Le développem­ent de Valérie Gilbert n’est pas étranger à une nouvelle formule d’entraîneme­nt. Depuis qu’elle a rejoint l’équipe nationale, la skieuse a mis les bouchées doubles dans le gymnase afin de gagner en masse musculaire.

« Il lui fallait de la force et de l’agilité. Nous n’avions pas le choix de la faire passer par le gymnase, un endroit qu’elle avait délaissé pour toutes sortes de raisons auparavant, a expliqué Hamelin. Depuis deux ans, elle a repris cette bonne habitude parce qu’elle en comprend l’importance. Elle skie même moins pour fréquenter davantage le gym. Ça fait en sorte qu’elle absorbe mieux les impacts en ski. C’est ainsi moins douloureux et elle ne se blesse plus.

« Elle a un bagage athlétique. On le voit, car elle est très fluide sur ses skis, a-t-il enchaîné. C’est une très bonne bosseuse. »

LES BOSSES DANS LES VEINES

Cet ADN coule dans ses veines depuis qu’elle est toute petite. À deux ans, elle était déjà sur des planches. Et à sept ans, elle ralliait les rangs du club de ski acrobatiqu­e de la station Vallée bleue après être tombée dans l’oeil averti de Stéphane Rochon, athlète qui a grimpé 32 fois sur le podium lors d’épreuves de la Coupe du monde en bosses et qui a été deux fois vice-champion du monde.

L’énergique skieuse a ensuite fait son chemin jusqu’à la formation provincial­e. Depuis trois ans, elle porte les couleurs du Canada. Dans les prochaines années, elle cumulera les départs en Coupe du monde. Une voie qui la mènera aux quatre coins du monde.

Nul doute qu’elle saura maintenant faire sa route jusqu’à Pékin 2022. Oui, la flamme olympique crépite autant en elle que sa joyeuse personnali­té.

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