Le Journal de Montreal

UN DG DE LA LNH EN FORMATION ?

Le décideur de l’équipe canadienne apprend les rudiments du boulot depuis quelques années

- MATHIEU BOULAY

GANGNEUNG | Au cours des dernières années, le Canadien a laissé filer un homme de hockey de qualité en Julien BriseBois. Est-ce que le prochain à avoir sa chance dans une autre organisati­on de la LNH pourrait être son recruteur profession­nel Sean Burke ?

Burke est le directeur général de l’équipe canadienne de hockey aux Jeux de Pyeongchan­g. C’est lui qui a eu la tâche de trouver les joueurs qui défendront les couleurs de l’unifolié au cours des deux prochaines semaines. C’est aussi lui qui a tranché lors des décisions difficiles.

Il a fait cette besogne tout en ne négligeant pas son emploi de recruteur profession­nel dans l’Ouest avec le Canadien. Bien sûr, avant d’accepter la propositio­n de Hockey Canada, il a consulté son patron Marc Bergevin.

« Il a été incroyable dans ce processus et le Canadien a été une organisati­on de grande classe avec Geoff Molson en tête, a expliqué Sean Burke après une conférence de presse au village olympique de Gangneung. Marc m’a laissé libre dans ma décision.

« On a un arrangemen­t selon lequel je dois finir ma mission avec Équipe Canada et qu’on se reparlerai­t après les Jeux olympiques. »

Avant de s’amener dans l’organisati­on montréalai­se, Burke a été adjoint au directeur général des Coyotes de l’Arizona. Au terme de cette aventure de trois saisons, il a obtenu la permission de discuter avec toutes les formations de la LNH et il y avait beaucoup d’intérêt à son endroit.

Et s’il gagnait l’or avec le Canada en Corée du Sud, on pourrait s’attendre à ce que son nom circule dans la LNH si un directeur général perdait son emploi dans les prochains mois. Est-ce qu’il serait prêt à écouter les offres ?

« J’y ai déjà pensé à quelques reprises, a confirmé le principal intéressé. C’est un boulot exigeant qui nécessite beaucoup de travail et de concentrat­ion. Je vais commencer par terminer ma saison avec le Canadien et on verra ce qui arrivera par la suite. »

CONFLIT DE LOYAUTÉ

Et si Geoff Molson lui lançait un S.O.S. pour remplacer Bergevin? Il refuserait possibleme­nt la propositio­n. Et on peut le comprendre.

Bergevin est un ami de longue date et il est celui qui lui a donné son boulot de recruteur avec le Canadien. De plus, Burke est l’un des plus grands partisans de l’homme de hockey du Canadien.

« C’est un excellent directeur général et j’ai appris plusieurs choses de lui, a souligné Burke. Personne n’est parfait et personne ne possède un parcours sans fautes. De travailler avec un directeur général comme Marc, ça te permet de t’améliorer.

« Ce qui m’impression­ne, c’est qu’il n’a pas peur de s’entourer de gens de calibre. »

Pour revenir à l’avenir de Burke, il serait prêt à ouvrir des négociatio­ns avec les 30 autres formations du circuit Bettman. On peut penser que le téléphone va sonner au terme de la présente campagne.

En attendant, il continuera d’apprendre les rudiments de recruteur en arpentant les arénas de la LNH. Comme on le sait, détecter le talent est une facette importante du métier de directeur général.

Il serait dommage que le Tricolore laisse aller Burke, surtout après l’avoir formé pendant quelques saisons. Ce serait simplement un exemple de plus que cette organisati­on est en déroute.

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