Le Journal de Montreal

Les grands ont montré l’exempl e

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PYEONGCHAN­G | Sean Burke a-t-il vraiment de la pression à la veille (ou presque) du tournoi olympique de hockey masculin ?

S’il gagne, on va dire que l’opposition était plus faible que d’habitude. S’il perd, il aura l’excuse d’avancer les noms de Sidney Crosby, de Carey Price, de Jonathan Toews et de toutes les grandes stars qui ont remporté des médailles d’or à Salt Lake City, Vancouver et Sotchi.

Mais dans la vraie vie, c’est pas comme ça que ça se passe. Y en a pas, d’excuse, gagne ou perd. Sean Burke est là pour former une équipe qui va ramener la médaille d’or au Canada.

Et cette équipe, il l’a formée en rapiéçant une étrange courtepoin­te de joueurs, jeunes et vieux, venus d’un peu partout.

Hier, il était encore de bonne humeur. Faut dire qu’il a déjà vécu cette situation. Il a été le gardien du Canada lors des Jeux de Calgary et d’Albertvill­e. Et il n’y avait pas de superstars de la Ligue nationale au sein de son équipe. À part un gros bébé du nom d’Eric Lindros à Albertvill­e et d’un vrai grand joueur en devenir en Joé Juneau.

Il était le gardien de but derrière des cols bleus.

À Pyeongchan­g, il se retrouve patron de cols bleus. La vie, des fois…

LE MESSAGE DES GRANDS

Burke ne se sent pas démuni. « Nous savons tous quel genre d’équipe on devra former. Chacun devra se sacrifier pour les autres. Quel que soit son rôle. Quelle que soit ta position normale. À Pyeongchan­g, ça ne compte plus », expliquait-il samedi midi.

« Vous savez ce qui rend mon travail plus facile ? Ce sont les grands qui ont gagné ces médailles d’or et qui poursuiven­t leur saison dans la Ligue nationale. Pour gagner, ils se sont sacrifiés. Par exemple, Brad Marchand était le leader chez les marqueurs de buts en avantage numérique avec les Bruins avant Sotchi. J’ai vérifié et il n’a pas joué une petite seconde en powerplay aux Jeux de 2014. Ça en dit long. Si une superstar comme Brad Marchand a accepté ce sacrifice, n’importe qui de notre équipe à Pyeongchan­g va faire de même », de dire Burke.

UN TÉLÉPHONE DE TOEWS

C’est tellement vrai que le capitaine de l’équipe de Sotchi a téléphoné à Pyeongchan­g pour encourager les joueurs. Jonathan Toews, qui avait été un formidable leader à Sotchi, a partagé ses impression­s avec la délégation canadienne de hockey.

« C’est très important parce que ça montre à nos gars qu’ils ne sont pas isolés, qu’ils ne sont pas perdus sur une île déserte. Nous sommes en contact avec le hockey de la Ligue nationale. Nous sommes suivis et nous sommes appuyés », de dire Burke.

Le directeur général de Team Canada a peut-être hésité une petite fois quand je lui ai demandé comment il se faisait que Maxim Talbot n’ait pas été à Pyeongchan­g.

« Je sais, Maxim a gagné deux coupes Stanley, c’est un gagneur et un grand leader. Jusqu’à la dernière minute, son nom était sur la table. On en discutait. Puis, on a réalisé que quelqu’un d’autre apporterai­t ce leadership qu’on cherchait. Et l’apport de Maxim devenait moins important », a répondu Burke.

– Et qui donc l’a appelé pour lui dire que vous n’en vouliez pas dans l’équipe ?

– Moi. Et ce ne fut pas facile.

« NOUS SAVONS TOUS QUEL GENRE D’ÉQUIPE ON DEVRA FORMER. CHACUN DEVRA SE SACRIFIER POUR LES AUTRES. » – Sean Burke

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PHOTO BEN PELOSSE Les porte-couleurs de l’équipe canadienne de hockey devront donner tout ce qu’ils ont dans le ventre.

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