Le Journal de Montreal

RONGÉE PAR LE STRESS

Ivanie Blondin n’a pu rééditer son exploit réussi en Allemagne

- André Cyr ACyrJDM

GANGNEUNG | C’est une jeune femme très déçue qu’on a rencontrée après la course de 3000 mètres en patinage de vitesse longue piste.

Ivanie Blondin avait toutes les raisons au monde de se pointer à l’ovale de Gangneung avec optimisme après avoir remporté l’or à la Coupe du monde d’Erfurt à la fin janvier.

La jeune femme d’Orléans, en banlieue d’Ottawa, a réalisé un temps semblable à celui qui lui avait permis de monter sur la plus haute marche du podium en Allemagne (soit 4 min 4,14 s contre 4 min 4,86 s), mais elle a dû se contenter du sixième échelon.

Ce fut donc loin d’être suffisant pour lui permettre de rééditer l’exploit d’il y a deux semaines, au terme d’une course très relevée où les Néerlandai­ses Carlijn Achtereekt­e, Ireen Wust et Antoinette De Jong ont dicté leur loi avec des temps frôlant les quatre secondes.

Les deux autres Canadienne­s inscrites à la course, Isabelle Weidemann, d’Ottawa, et Brianne Tutt, d’Airdie en Alberta, ont terminé 7e et 20e.

Jumelée au départ à la légendaire Allemande Claudia Pechstein (qui détient le record olympique de 3 min 57,70 s depuis les Jeux de Salt Lake City en 2002), Blondin n’a donc pas caché sa déception.

« Je suis très déçue. Je visais le podium. Je me voyais même avec la médaille d’or. C’est plate, ce n’est vraiment pas le résultat que je souhaitais », a-t-elle déploré.

DERNIER TOUR DIFFICILE

Ivanie ne pouvait expliquer pourquoi, mais le stress s’est emparé d’elle avant la course et c’est ce qui finalement lui aura joué un tour.

« Quand tu patines relaxe, tu es capable de garder un rythme de croisière régulier et conserver le même temps pour chaque tour, a-telle expliqué. Mais quand tu patines stressée, le dernier tour devient beaucoup plus douloureux et c’est ce qui est arrivé. Mes jambes ont explosé dans le dernier bout. »

ENCORE BEAUCOUP DE BOULOT

Blondin a encore beaucoup de travail devant elle d’ici la fin des Jeux. Elle sera d’ailleurs une des athlètes canadienne­s les plus occupées en Corée avec trois autres épreuves qui l’attendent au cours des prochains jours.

Il y aura d’abord le 5000 mètres vendredi. Puis la poursuite par équipe le lundi 19 et le mercredi 21. Et enfin le départ groupé, le samedi 24.

Non, elle n’aura pas le temps de jouer les touristes !

C’est au 5000 mètres qu’Ivanie Blondin estime avoir les meilleures chances de monter sur le podium.

« Et croyez-moi, je vais me servir de ce qui s’est passé au 3000 mètres comme motivation », a-t-elle précisé.

L’équipe de poursuite par équipe pourrait faire belle figure aussi.

LE DÉPART GROUPÉ

Mais il ne faut surtout pas négliger ses chances de médaille au départ groupé. Ce sera la première fois que la discipline sera présentée aux Jeux olympiques, mais il faut retenir que Blondin est la championne du monde de cette discipline, cuvée 2016.

Le départ groupé est une course de 16 tours, donc de 6400 mètres, au cours de laquelle les contacts entre les patineuses sont permis. Une épreuve faite sur mesure pour Blondin, qui est une ancienne patineuse sur courte piste habituée à « jouer dans le trafic ».

« Ce sera un bon défi pour moi, car je sais que je suis une des favorites. Les autres filles m’auront dans leur viseur.

« Dans cette épreuve, vous pouvez accrocher vos adversaire­s tant que vous voulez. Tant qu’elles ne tombent pas, vous ne pouvez pas être disqualifi­ée.

« Je ne me laisserai pas intimider. Si une patineuse tente de me dépasser, je ne me gênerai pas pour la repousser. Dans cette épreuve, plus vous êtes combative, meilleures sont vos chances de l’emporter.

« Par contre, rien n’est acquis d’avance. il y a un risque plus élevé de chute que dans les autres courses. Et comme toutes les patineuses ont beaucoup de talent, tout peut arriver…

« Une chose est certaine, les spectateur­s auront droit à un bon spectacle… »

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