Le Journal de Montreal

COMME À DOLBEAU UN SAMEDI MATIN Samuel Girard est serein malgré sa quatrième place au 1500 m

- Alain Bergeron ABergeronJ­DQ alain.bergeron @quebecorme­dia.com

GANGNEUNG | Terminer quatrième d’une finale aux Jeux olympiques, ce n’est pas plus catastroph­ique pour Samuel Girard que le même résultat dans une compétitio­n régionale à Dolbeau lorsqu’il était gamin.

Pour une jeune pousse de 21 ans comme lui, on aurait pu le trouver débiné quelques minutes après s’être buté au pied du podium, en la finale de l’épreuve de 1500 m en patinage de vitesse courte piste, hier. Pourtant non.

« C’était proche d’une médaille, mais les gens retiennent souvent juste la médaille. Moi, ce que je retiens, c’est l’expérience de vivre les Jeux et je suis vraiment content », a exprimé la fierté de Ferland-et-Boilleau.

RENCONTRES ÉMOUVANTES

Quand le voltage extrême du Palais des glaces de Gangneung avait diminué, une trentaine de minutes après la victoire du Sud-Coréen Lim Hyijun qui a le même âge que lui, la rencontre entre Girard et ses parents nous a fait penser que ça devait se passer aussi de cette façon quand les choses n’avaient pas roulé comme prévu aux niveaux benjamin ou cadet.

Il y avait des yeux mouillés dans la section 209 lorsque Martine Bouchard et Grégoire Girard ont enlacé leur fiston venu les retrouver après avoir vécu son baptême olympique.

« C’est sûr que ce serait mieux de repartir d’ici avec une médaille, mais s’il a donné le meilleur de lui-même, s’il est content, nous autres aussi on va être contents. On ne lui a jamais mis de pression. C’est lui qui est là, c’est lui qui est le boss », a donné à entendre le père, alerte dans ses expression­s en soulignant « qu’il était sur le bord de la marche pour embarquer ».

« Chaque fois, c’est toujours plus haut et toujours plus haut et là, on est rendu aux Olympiques. Mais ça reste qu’une course, c’est une course », a ajouté Martine avec son coeur de maman.

HAMELIN : « GOOD JOB »

Dans ce match ultime qui alignait pour la première fois de l’histoire neuf patineurs, le Saguenéen a trouvé à cette issue une satisfacti­on différente à celle de son mentor Charles Hamelin (voir autre texte). Celui-ci a cédé son titre olympique acquis à Sotchi au SudCoréen, qui a doublement ravi les 12 000 spectateur­s avec un record olympique de 2 m 10,485 s. Le Néerlandai­s Sjinkie Knegt, champion du monde sur la distance, et le Russe Semen Elistratov l’ont accompagné sur le podium.

Grégoire Girard et Martine Bouchard ont laissé leur homme en fin de soirée pour reprendre le train à grande vitesse qui les amenait à Séoul, où ils ont choisi de loger durant la durée des Jeux. Ils feront le même aller-retour pour les quatre autres soirées.

Au moment du départ, ils n’ont pas eu besoin de se retourner pour s’assurer que leur olympien de fils ne traînera pas d’amertume. La réaction qu’il avait eue devant les médias un peu plus tôt semblait trop sincère pour croire à un grand cinéma de sa part.

« C’est une bonne position pour apprendre. Quatrième à ma première course olympique, je suis d’abord content de m’être rendu en finale parce que c’était l’objectif. On était neuf sur la ligne en plus d’un record olympique, alors je suis super content de ma quatrième place. »

« Je lui ai dit ‘‘good job’’, a raconté Hamelin. C’est sûr que j’aurais aimé être sur le podium avec lui, mais une quatrième place à une première finale pour lui, je peux me mettre à sa place parce que j’avais aussi fini quatrième à Turin (2006). Il a fini quatrième à sa première finale olympique, je pense qu’il peut dire mission accomplie. »

Après celle de ses propres parents, la bénédictio­n de celui à qui il va succéder ferme adéquateme­nt ce premier chapitre.

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PHOTOS LE JOURNAL DE QUÉBEC, DIDIER DEBUSSCHÈR­E Après avoir terminé au pied du podium du 1500 mètres, Samuel Girard est allé à la rencontre d’un Charles Hamelin déçu de sa disqualifi­cation.

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