Le Journal de Montreal

Certains pensent à abandonner dès le primaire

- DAPHNÉE DION-VIENS

QUÉBEC | Près de 30 % des jeunes affirment avoir commencé à penser abandonner l’école dès l’âge de 13 ou 14 ans, ou même dès le primaire.

Parmi les jeunes interrogés dans le cadre du sondage réalisé par la firme Léger, 7 % ont pensé décrocher dès le primaire et 22 % à l’âge de 13 et 14 ans.

« On peut vraiment supposer que dès la cinquième et la sixième années, il y a des éléments qui s’installent dans la réflexion des jeunes alors qu’ils sont encore petits, à cet âge-là. C’est troublant », lance Audrey McKinnon, directrice de la campagne nationale des Journées de la persévéran­ce scolaire, qui se déroulent du 12 au 16 février.

Il faut donc mettre davantage d’efforts pour lutter contre le décrochage très tôt dans le parcours scolaire, ajoute-t-elle : « On peut, dès le primaire, en travaillan­t ensemble, dépister ces jeunes-là et mettre en place des actions. »

Mme McKinnon souligne par ailleurs que les efforts doivent se poursuivre au secondaire, mais aussi après que le jeune a abandonné ses études, pour le ramener sur les bancs d’école : « Une fois que le jeune a décroché, ce n’est pas terminé. Ça ne se joue pas seulement entre 14 et 16 ans. Ça se joue avant et après également. »

Parmi les jeunes interrogés, 12 % ont décroché alors qu’ils étaient âgés de 15 ans, même si la fréquentat­ion scolaire est obligatoir­e jusqu’à 16 ans au Québec. Près de 60 % des répondants ont abandonné l’école à l’âge de 16 ou 17 ans.

LES MUNICIPALI­TÉS

Les résultats de ce sondage permettent également de rappeler que le décrochage n’est pas seulement l’affaire de l’école. Les municipali­tés ont aussi leur rôle à jouer, affirme Christian Bourque, vice-président exécutif de la firme de sondage Léger. Les décrocheur­s ont rapporté avoir moins accès à des installati­ons de loisirs que les jeunes qui ont raccroché ou persévéré dans leurs études.

« Il y a un message assez fort ici sur l’impact que peuvent avoir ces activités, que ce soit du sport ou de la culture, sur les jeunes qui vivent des difficulté­s », ajoute Mme McKinnon.

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