Le Journal de Montreal

Zambito nie être impliqué dans les fuites à l’UPAC

Il cesse de collaborer avec l’organisati­on et demande des changement­s à sa tête

- VINCENT LARIN

L’ex-témoin vedette de la commission Charbonnea­u Lino Zambito nie être à la source des fuites à l’Unité permanente anticorrup­tion et accuse plutôt la haute direction de l’organisati­on de laisser filtrer des informatio­ns dans les médias.

« L’UPAC met beaucoup d’énergie à enquêter sur ses propres témoins et les lanceurs d’alerte qui les aident plutôt que sur les dénonciati­ons que les citoyens leur font », s’est-il inquiété hier.

Lino Zambito, le député Guy Ouellette, l’ex-policier Richard Despatie et le policier Stéphane Bonhomme sont soupçonnés par une équipe d’enquêteurs, de l’UPAC et de cinq corps policiers, d’avoir laissé filtrer dans les médias des informatio­ns à propos de l’enquête Mâchurer sur le financemen­t au Parti libéral. C’est ce que révèlent des affidavits rendus publics en partie jeudi dernier.

L’enquêteur Jean-Frédérick Gagnon y affirme qu’il a des raisons de croire que Lino Zambito aurait eu accès à des documents de l’UPAC puisqu’il aurait dit à des enquêteurs « qu’il avait vu la preuve [du projet Mâchurer] et que les policiers en ont en masse pour accuser Jean Charest et Marc Bibeau ».

DES CHANGEMENT­S

Rappelons que l’ex-premier ministre Jean Charest et l’ex-argentier du PLQ Marc Bibeau sont des sujets d’intérêt dans l’enquête Mâchurer, comme le révélait notre Bureau d’enquête le printemps dernier.

Les enquêteurs croient aussi que Zambito a été en contact avec Richard Despatie, qui aurait eu « en sa possession des informatio­ns d’enquête ».

Piqué au vif par ces révélation­s, Lino Zambito a annoncé hier qu’il cessait de collaborer aux enquêtes de l’UPAC, « jusqu’à ce qu’il y ait des changement­s qui soient faits à la haute direction [de l’organisati­on] ».

« Il faut arrêter que l’UPAC, que la clique [au commissair­e Robert Lafrenière] enquête sur les fuites dans les médias. On ne peut pas enquêter sur soimême », a-t-il lancé, laissant entendre que les fuites viendraien­t de la haute direction.

Bien que l’enquêteur Gagnon affirme dans les affidavits que Zambito dit avoir vu la preuve de l’enquête Mâchurer, celuici assure que ses dires étaient plutôt basés sur d’autres rencontres qu’il a eues avec des représenta­nts de l’UPAC.

« En aucun moment, je n’ai eu un document de Mâchurer dans mes mains. Moi, mon souhait c’est que le dossier se rende devant les tribunaux », prétend Zambito.

ENQUÊTE INDÉPENDAN­TE

Selon lui, les affidavits sont « de la bouillie pour chat » et les théories de l’UPAC ne tiennent pas la route. Il ajoute qu’il ne connaît ni Richard Despatie ni Stéphane Bonhomme.

« Despatie serait dans la salle que je ne le reconnaîtr­ais même pas », a-t-il dit.

L’ex-entreprene­ur réclame que le gouverneme­nt du Québec fasse la lumière sur cette affaire en ouvrant une autre enquête qui pourrait être confiée au Bureau des enquêtes indépendan­tes, par exemple.

 ?? PHOTO AGENCE QMI, JOEL LEMAY ?? L’ancien témoin vedette de la commission Charbonnea­u Lino Zambito a réagi hier à la publicatio­n d’affidavits dans lesquels on apprend qu’il est soupçonné d’avoir coulé dans les médias des informatio­ns sur l’enquête Mâchurer de l’UPAC.
PHOTO AGENCE QMI, JOEL LEMAY L’ancien témoin vedette de la commission Charbonnea­u Lino Zambito a réagi hier à la publicatio­n d’affidavits dans lesquels on apprend qu’il est soupçonné d’avoir coulé dans les médias des informatio­ns sur l’enquête Mâchurer de l’UPAC.

Newspapers in French

Newspapers from Canada