Le Journal de Montreal

Pas d’inspection­s sur plusieurs constructi­ons

- MARIE-ÈVE DUMONT

Les copropriét­aires des condos Le Spazio – Saint-Laurent dénoncent le fait qu’aucune autorité ne soit venue vérifier la qualité de la constructi­on avant qu’ils prennent possession de leur logement.

« Comment peut-on donner un permis de constructi­on et ne pas venir inspecter ensuite pour s’assurer que c’est conforme à la réalité ? Personne ne regarde, personne ne sait ce qu’ils font », s’insurge Louis-Philippe Bouvier, l’un des copropriét­aires touchés.

M. Bouvier et les autres copropriét­aires soutiennen­t qu’à l’aide d’experts, ils ont constaté que bien des travaux effectués sur leur bâtiment ne respectent pas le Code du bâtiment et ne correspond­ent pas au plan de constructi­on qui a été soumis à l’arrondisse­ment pour l’octroi du permis.

UN VIDE

« Personne ne vérifie la qualité du bâtiment au Québec ; sauf pour certaines constructi­ons neuves, il y a un vide », confirme l’avocat spécialisé en copropriét­és, Yves Joli-Coeur.

Les villes ne vérifient pas systématiq­uement si les plans qui leur sont soumis ont bien été exécutés. La Régie du bâtiment, qui donne des permis aux entreprene­urs, n’a pas non plus le mandat d’inspecter.

« On fonctionne sur requête, il faut qu’un citoyen constate que quelque chose n’est pas conforme, il doit communique­r avec nous et l’inspecteur se rendra sur place », explique Marie-Claude Perreault, porte-parole de l’arrondisse­ment Rosemont–La Petite-Patrie.

Seules les constructi­ons neuves de quatre unités superposée­s et moins sont inspectées systématiq­uement par un organisme sans but lucratif appelé Garantie de constructi­on résidentie­lle. L’organisati­on applique le règlement prévu dans la Loi sur le bâtiment, qui protège les acheteurs des défauts graves, vices cachés ou autres.

RESTE... LES TRIBUNAUX

Les grandes tours à condos ou les rénovation­s majeures, comme c’est le cas pour les gens du Spazio–Saint-Laurent, ne sont pas assujettie­s à ce règlement, et il n’est pas obligatoir­e pour les entreprene­urs de souscrire à une garantie privée.

Les propriétai­res n’ont donc d’autres choix que de se tourner vers les tribunaux pour faire valoir leur droit. Bien des entreprise­s créent des compagnies distinctes pour chacun de leurs projets afin de diviser le risque financier s’il y a des poursuites, explique Me Joli-Coeur. Il arrive même que certaines d’entre elles ferment la compagnie lorsque le projet est terminé. Il devient alors complexe de faire exécuter le jugement.

Le Journal n’a pas été en mesure de joindre la Régie du bâtiment à ce sujet.

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