Israël met en garde Téhéran après des frappes en Syrie
Une première confrontation militaire directe entre les deux ennemis
JÉRUSALEM | (AFP) Les mises en garde contre l’Iran se sont multipliées hier en Israël, au lendemain de la perte rarissime d’un avion israélien et de raids aériens contre des cibles « iraniennes » en Syrie, renforçant les craintes d’un embrasement supplémentaire dans ce pays ravagé par la guerre.
Dans un communiqué, le premier ministre Benjamin Netanyahu s’est félicité d’avoir porté un « coup sévère aux forces iraniennes et syriennes », en référence aux développements de la veille, qui constituent la pire confrontation avec Téhéran et Damas depuis le début du conflit syrien en 2011.
« Nous continuerons à frapper tous ceux qui tentent de nous attaquer », a-t-il ajouté.
Selon la version israélienne, un drone piloté à distance par des Iraniens basés en Syrie a pénétré samedi avant l’aube dans l’espace aérien israélien, où il a été abattu. En représailles, l’aviation israélienne a attaqué la base « iranienne » d’où était parti le drone.
Un des appareils israéliens ayant participé à l’opération a toutefois été touché par la défense antiaérienne syrienne, un fait rarissime, avant de s’écraser en territoire israélien.
Les deux pilotes ont été hospitalisés. L’un d’eux, grièvement blessé, a été opéré et son état s’est depuis amélioré, selon l’armée.
DOUZAINE DE CIBLES
L’aviation israélienne a répliqué en lançant des raids contre une douzaine de cibles syriennes et iraniennes.
Hier, les responsables politiques et militaires ainsi que les commentateurs ont tous mis l’accent sur le précédent créé par ces affrontements.
« Première confrontation militaire directe entre Israël et l’Iran », « Journée de combat avec l’Iran », ont ainsi titré les quotidiens Maariv et Yédiot Aharanot.
Les médias ont aussi insisté sur le fait que le F-16 détruit était le premier appareil israélien abattu depuis la guerre au Liban en 1982.
Cet avion a été atteint en territoire israélien par un missile tiré de Syrie, preuve que « les missiles ne connaissent pas de frontières », a relevé sur la radio militaire le général Amnon Ein Dar, de l’armée de l’air.
Selon des experts, le drone intercepté sur le territoire israélien est le premier à avoir été directement guidé par des Iraniens, engagés militairement en Syrie aux côtés du régime.
Le porte-parole de l’armée israélienne, Jonathan Conricus, a affirmé hier que le drone était une copie d’un modèle américain saisi par l’Iran en 2011 selon les analyses des débris.