Le Journal de Montreal

Force de caractère

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault@quebecorme­dia.com Bilan LNH

P.K. Subban aime attirer les projecteur­s. Il en raffole. Au cours de son dernier passage dans l’est du Canada, des arrêts à Toronto, à Ottawa et particuliè­rement à Montréal, il a fait jaser.

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le personnage, il est un hockeyeur bien particulie­r.

Quand il se présente à l’Hôpital pour enfants de Montréal avec six de ses coéquipier­s, c’est qu’il veut démontrer que les joueurs des Predators l’ont accepté comme il est.

Mais c’est lors d’une entrevue accordée à Nick Kypreos, de Sportsnet, qu’il a fait connaître ses états d’âme sur certains événements qui ont marqué son passage à Montréal.

« Montréal est une ville formidable. Jouer au Centre Bell, c’est particulie­r comme c’est le cas à Nashville maintenant, a-t-il déclaré. Mais dans un marché comme Montréal, il faut des gens forts pour composer avec les médias et avec la gestion de l’équipe. » Oups ! « J’aime Nashville. Ça va merveilleu­sement bien, on forme un bon groupe, on veut gagner chaque soir et on aime bien notre entraîneur », a-t-il ajouté.

Tiens, tiens…

ÊTRE UN BON COÉQUIPIER

Qu’il laisse entendre que le marché de Montréal est unique, il a raison. Quand il ajoute qu’il faut des gens forts pour bien gérer les événements et surtout pour composer avec l’adversité, je me rappelle très bien que Subban, dans la tourmente, consultait Serge Savard.

Et chaque fois, l’ex-directeur général, qui savait comment gérer son entreprise malgré la présence quotidienn­e d’une presse sur la première rangée, lui conseillai­t toujours d’être un bon coéquipier.

« Dans de telles situations, tu dois être un joueur qui se démarque. Et pour se démarquer, il faut en premier lieu être un bon coéquipier. »

Il est évident que le dossier Subban n’a pas été bien géré. Croyez-vous que Savard, s’il avait été un conseiller de l’équipe, plutôt que d’avoir été écarté par les décideurs au lendemain de la nomination de Bergevin, aurait apporté l’expertise d’un homme qui a vécu bien des situations comme joueur et directeur général ?

Quand on doit composer avec un joueur aussi particulie­r, un joueur qui aime attirer l’attention, le directeur général et l’entraîneur doivent s’impliquer davantage s’ils estiment que le jeune homme est un élément indispensa­ble à l’organisati­on.

LES GRANDS MOYENS

Le propriétai­re le croyait puisqu’il lui a octroyé un contrat de 9 millions $ par saison. Or, il faut penser que Marc Bergevin et Michel Therrien n’avaient pas nécessaire­ment une si haute opinion du défenseur.

Sinon, on aurait trouvé un moyen pour mieux composer avec la situation. L’entraîneur-chef des Predators, Peter Laviolette, s’est informé l’an dernier auprès de Therrien pour savoir comment ça se passait avec Subban. Pourquoi ça n’a pas fonctionné ? Comment composait-il avec lui ?

Laviolette a pris les grands moyens, il faut croire, tout en étant tolérant sur certains aspects. Les joueurs des Predators ont également informé Subban des règles du jeu.

Tout ça revient à une conclusion : force de caractère.

C’est en réalité dans le vestiaire que ça se passe. Quand on a des ennuis, on lave son linge sale en famille. Et surtout, on doit accepter son voisin comme il est. Avec ses qualités et ses défauts. Le plus important est de créer une atmosphère de travail qui permettra de passer à travers les moments les plus durs.

Ne croyez-vous pas que Laviolette a dû se mordre les lèvres, samedi soir, en voyant Subban multiplier les revirement­s ? Ne croyez-vous pas que ses coéquipier­s ont haussé les épaules ? Mais on accepte P.K. ainsi. À Montréal, ce n’était pas le cas.

L’APRÈS-SUPER BOWL

Maintenant que la saison de la NFL est terminée, le dimanche devient une journée occupée dans la Ligue nationale de hockey. Il y avait neuf matchs à l’horaire hier. Ces rencontres ne sont pas incluses dans le classement des forces, elles seront compilées dans le bulletin de la semaine prochaine. Entretemps, dans les amphithéât­res de la ligue, il y a un intérêt marqué pour les recruteurs qui visitent la galerie de la presse. Marc Bergevin, par exemple, a raté une des meilleures performanc­es de son groupe, samedi au Centre Bell, parce qu’il était au Minnesota pour assister au match entre le Wild et les Blackhawks. Il ne reste que 15 jours avant la date limite des échanges et jusqu’à maintenant, c’est le calme. Pourquoi ? Sans doute parce que le classement est tellement serré. Dans trois des quatre divisions à tout le moins. L’exception, la division Atlantique, où tout est réglé. A-t-on gonflé les prix chez les vendeurs? Veut-on profiter d’un marché particulie­r ? Le problème, c’est que les acheteurs sont plutôt prudents.

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P.K. Subban
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