Le Journal de Montreal

Sauvetage dans les montagnes

- RÉJEAN TREMBLAY

PYEONGCHAN­G | Une médaille d’argent dans la besace, celle de Max Parrot, une médaille à venir en fin de soirée, c’était le moment de redescendr­e vers le sud. Lire, le MPC, le Centre de presse internatio­nal.

J’étais déjà transi. Gelé. Frigorifié. Les heures passées dans la tente supposée changée avaient fait sortir en moi un vieux fond inuit.

Mais c’était rien. Dehors. Mon Dieu, dehors, c’était la Sibérie. Effectivem­ent, le vent qui a arraché ma tuque venait de Sibérie. J’ai pensé que j’allais mourir là, entouré de jeunes Coréens qui ne comprenaie­nt pas MPB et « bus for MPC ». Y avait des autobus partout, sauf ceux des médias.

J’ai regretté de ne pas avoir imité les deux photograph­es du Journal. Didier Debusschèr­e enfile quatre couches de pantalon et cinq couches de chandails et de veste. Ben Pelosse, qui pèse 120 livres glacées, ressemble à Patrick Roy avec son ancien équipement. Il le faut, ils passent quatre heures debout dans la montagne à cliquer quand un skieur passe devant.

J’ai vu deux silhouette­s habillées d’un rouge éclatant. Y a juste le Canada qui peut se permettre ce rouge fantasque. Je leur ai crié en français. Si c’était des Canadians, ils figeraient sur place. Ils sont toujours honteux de ne pas comprendre.

Pantoute ! C’était Éric Myles et Isabelle Charest. Le grand patron des sports et la chef de mission.

TOUT TOURNE ROND

J’ai eu droit à une invitation pour le MPC. Myles et Isabelle se promènent de site en site. En tant que leaders de l’équipe canadienne, ils se rendent sur place encourager les athlètes, les coachs et aussi pour saluer les parents et les amis. Hier [ou avant-hier, je ne sais plus], ils étaient au parc Phoenix pour le slopestyle et les bosses. En après-midi, ils allaient encourager les skieurs de fond.

Ils en profitent pour tâter le pouls des responsabl­es et offrir des solutions s’il y a des problèmes urgents à régler.

À un moment donné, on a passé devant un parc à maisons mobiles. Je vous jure. Sis devant une montagne. Myles m’a expliqué que l’Autriche, très sûre de son passé olympique, avait tardé à réserver ses maisons au village olympique. Finalement, Autriche ou pas, les Coréens n’avaient plus rien quand est venu le temps de se brancher. Fait que les notables vivent dans des maisons mobiles.

« Nous, on est venus à Pyeongchan­g cinq ans à l’avance. On n’a pas pris de chance. On voulait être bien placés, on voulait que tout soit commode », de dire Myles.

EN ATTENDANT JUSTINE

Le Canada roule sur une belle erre d’aller. Les Jeux de Vancouver ont permis de créer une machine à ramasser de l’argent. Une machine chauffée à blanc par Marcel Aubut, l’ancien président du Comité olympique canadien. Ces millions continuent à donner des résultats. On ne gagne pas aux Jeux olympiques si des athlètes ne sont pas appuyés par une armée de spécialist­e. C’est Isabelle Charest qui glissait dans la conversati­on que les athlètes canadiens sont parmi les mieux entourés. Surtout ceux du Québec. Pour une fois, la double taxation sert à quelque chose.

On a jasé de choses personnell­es. Comme du fils d’Isabelle qui est d’âge pee-wee mais qui est le plus grand de son équipe bantam. Et du Devoir, ce sympathiqu­e journal dont Bryan Myles, le frère d’Éric, est le grand patron.

Faut que je vous dise qu’Éric trouve que Le Journal s’est beaucoup amélioré. C’est rien, ça, attendez à demain…

Et en soirée, Justine Dufour-Lapointe raflait une belle médaille d’argent. J’étais trop gelé pour même voir Mathieu Boulay…

Mais l’importante, c’est Justine. On top of the mountain, y a de la place pour deux !

LES JEUX DE VANCOUVER ONT PERMIS DE CRÉER UNE MACHINE À RAMASSER DE L’ARGENT.

resté concentré et a respecté son plan de match à la lettre.

Il a été touché à quelques reprises, ce qui lui a permis pour une fois, de valider la résistance de son menton. Mais il a clairement dominé le combat.

Mathieu Boulay, qui a toujours entretenu un doute sur la condition physique de Kean, a noté qu’il baissait de rythme vers la fin des rounds. Et qu’il avait pompé de l’air au septième. Plus de cardio sera sans doute la solution à cette remarque.

Cela dit, les pieds et les mains gelés dans une tente mal chauffée en Sibérie, cette heure passée à Shawinigan a fait chaud au coeur.

Lâche pas mon Brad, on a aimé ça.

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PHOTO AFP Le temps est glacial au parc Phoenix.
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PHOTO COURTOISIE Mathieu Boulay et moi avons suivi le combat de boxe de Simon Kean de... Pyeongchan­g.

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