Le Journal de Montreal

LE BONHEUR D’UNE CHAMPIONNE

Justine Dufour-Lapointe remporte l’argent lors de la finale des bosses

- Mathieu Boulay MBoulayJDM

BOKWANG | De l’émotion à l’état pur. Voilà comment on peut résumer la conquête de la médaille d’argent de Justine Dufour-Lapointe remportée lors de la finale féminine des bosses présentée hier au centre de ski Phoenix, lors des Jeux de Pyeongchan­g.

La skieuse québécoise a livré une performanc­e inspirée en prenant le deuxième rang de cette compétitio­n présentée dans des conditions météorolog­iques difficiles. Elle a obtenu un pointage de 78,56, soit neuf centièmes de moins que la Française Perrine Laffont (78,65). La Kazakhe Yulia Galysheva a terminé troisième grâce à une note de 77,40.

« J’ai vraiment tout donné ce que je pouvais, a souligné Justine DufourLapo­inte. J’ai donné le feu, la passion de mon sport et la Justine affamée. La seule chose qui pouvait me combler, c’était ma satisfacti­on personnell­e.

« Ce ne fut pas facile, car il y avait tellement de défis et d’embûches durant la compétitio­n. En plus, le parcours était difficile à plusieurs niveaux. Je voulais saisir mon moment afin de ne pas avoir de regrets. »

Certes, elle a perdu son titre olympique dont elle avait pris possession à Sotchi en 2014. Toutefois, cette deuxième médaille aux JO a une saveur particuliè­re.

« Je suis fière de cette médaille qui vaut peut-être même plus que celle d’or à Sotchi, a-t-elle indiqué. Je crois que j’ai travaillé encore plus fort pour m’y rendre.

« Je n’ai pas envie d’être déçue pour aucune raison. Ce dont on va se souvenir, c’est que j’ai monté sur le podium avec le sourire aux lèvres. »

SA MÈRE, UNE INSPIRATIO­N

À l’instar de ses soeurs Chloé et Maxim, Justine a été très affectée par le cancer de sa mère Johane. On a assisté à un moment très émouvant alors que la médaillée a enlacé sa maman dans les minutes après la confirmati­on de son podium.

On a vu quelques larmes couler sur les joues de l’athlète. Par la suite, elle est allée voir son père et ses soeurs pour célébrer la belle nouvelle qui mettait un baume sur les 12 derniers mois qui ont donné leur lot d’émotions au clan montréalai­s.

« La dernière année a été l’une des plus difficiles de toute ma vie, a confié Dufour-Lapointe. Cette médaille vaut de l’or. D’avoir su gérer toute la pression qu’il y avait sur mes épaules, j’ai eu une attitude de championne.

« Avant, je skiais à tous les jours pour ma mère. D’avoir partagé les événements entourant la maladie l’entourant, j’ai réalisé qu’on n’était pas toutes seules et que je pouvais penser à moi. J’ai travaillé tellement fort pour que sa santé aille mieux même si c’était hors de mon contrôle. »

UNE FIN HEUREUSE

Le hasard fait parfois bien les choses. À pareille date l’an dernier, les trois skieuses apprenaien­t que leur mère était atteinte d’un cancer alors qu’elles se retrouvaie­nt à Pyeongchan­g.

Aujourd’hui, elles savourent la conquête de la médaille d’argent de Justine et elles ont pu le faire en compagnie de leur mère.

« Dans la vie, on ne s’attend jamais à recevoir une nouvelle comme cela, a ajouté Dufour-Lapointe. Je me suis rendu compte qu’il y avait des choses dans la vie qui sont vraiment plus dures que d’affronter les Jeux olympiques.

« J’étais sous le choc lorsque j’avais appris la nouvelle, mais j’avais quand même bien skié. C’est à mon retour à Montréal que j’ai réalisé l’ampleur des dégâts. On traverse ces épreuves ensemble et c’est cette force qui m’a permis de m’élever. »

Cette deuxième place n’est pas seulement celle de Justine, mais bien celle de tous les membres de la famille Dufour-Lapointe. Ceux-ci ont démontré qu’en se serrant les coudes, tout est possible dans la maladie, mais aussi dans le sport.

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