Le Journal de Montreal

Québec retarde un projet de digues à Deux-Montagnes

La Ville croit que c’est la meilleure solution pour ne plus revivre d’inondation­s

- DAVE PARENT

La Ville de Deux-Montagnes attend depuis l’été dernier que Québec l’autorise à construire 300 mètres de digues visant à protéger ses citoyens contre de nouvelles inondation­s.

Deux-Montagnes croit que l’installati­on de moins de 300 mètres de digues au coût de 1 million $ le long de la rive est la seule solution permanente viable pour éviter les inondation­s du printemps.

La Ville est prête à aller de l’avant. L’argent est là, mais le ministère de l’Environnem­ent tarde à donner son autorisati­on.

Le processus pour obtenir la dérogation nécessaire à l’installati­on des digues a débuté en juillet.

BEAUCOUP DE NEIGE ET...

Claudie Tremblay ne s’imagine pas revivre le même calvaire que celui du printemps dernier. La résidente de la 13e Avenue à Deux-Montagnes termine à peine ses travaux de rénovation, rendus nécessaire­s en raison des inondation­s.

« Pour nous, c’est très inquiétant parce qu’on a investi dans nos maisons et en plus, il y a beaucoup de neige qui tombe et on a peur à la fonte. Il ne faudrait pas que le même scénario se répète parce que ce serait dramatique pour tout le monde », explique Mme Tremblay.

INQUIÉTUDE

« On est inquiet. On aurait aimé mieux faire la constructi­on à l’automne dernier. On a pris les précaution­s nécessaire­s pour faire des digues temporaire­s, mais la solution, c’est une digue permanente », explique le maire, Denis Martin.

Si la demande avait été acceptée rapidement, les digues seraient déjà en place.

« Ça aurait été l’histoire d’un mois à faire. Le plus long aurait été l’appel d’offres, mais fin octobre, ça aurait été fini », assure Benoit Ferland, directeur général de la Ville.

Le député caquiste de Deux-Montagnes, Benoît Charette, s’explique mal lui aussi ces délais, sachant que la situation est urgente.

« Si on regarde les coûts pour compléter la digue alors qu’on a payé plusieurs millions de dollars pour dédommager les sinistrés de Deux-Montagnes, c’est ridicule de ne pas aller de l’avant avec un projet comme celui-là », estime M. Charette.

Par courriel, le ministère de l’Environnem­ent affirme que sa réponse arrivera dans les meilleurs délais.

« Le Ministère a déjà entamé l’analyse de la demande d’autorisati­on de la Ville depuis décembre sur les bases de discussion­s avec la Ville. De plus, l’analyse du rapport déposé par la Ville est également en cours », écrit Clément Falardeau, porte-parole du ministère de l’Environnem­ent.

SOLUTION TEMPORAIRE

Toutefois, la Ville demeure rassurante. Tous les matériaux ont été achetés afin d’installer une digue temporaire formée de blocs de béton et de géotextile­s au printemps. Une solution de replis qu’on dit efficace de 80 à 90 %.

« Ça vaut ce que ça vaut. On peut avoir le même scénario qui se répète au printemps », dit Martin Bigras, un riverain.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE En mai dernier, des citoyens de Deux-Montagnes ont utilisé des sacs de sable pour protéger leur maison des inondation­s.
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MARTIN BIGRAS Sinistré

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