Le Journal de Montreal

En retard pour les voitures autonomes

Plusieurs grandes villes des États-Unis et du Canada permettent déjà la circulatio­n des autos sans conducteur

- – Avec la collaborat­ion de TVA Gatineau et de Sarah Daoust-Braun, Agence QMI SIMON-PIER OUELLET Collaborat­ion spéciale

Les villes du Québec sont en retard dans le déploiemen­t des voitures autonomes, ce qui pourrait avoir un impact sur la sécurité automobile.

À peu près tous les constructe­urs automobile­s sur la planète ont l’intention de lancer une voiture entièremen­t autonome d’ici trois ans. General Motors a annoncé la constructi­on en série d’une voiture sans volant ni pédales dès 2019 pour en faire des robots taxis.

Pourtant, les villes du Québec n’ont pas encore autorisé la circulatio­n des voitures autonomes sur leur territoire, contrairem­ent à l’Ontario, où des voitures autonomes avec un chauffeur sillonnent les rues de Toronto depuis 2016.

DIFFICILE À RATTRAPER

L’Ontario a même annoncé que des voitures autonomes sans pilote pourraient être autorisées bientôt.

Le retard du Québec sera difficile à combler puisque pour que cette révolution technologi­que soit efficace, toutes les villes et leurs particular­ités doivent être cartograph­iées dans le logiciel utilisé par les voitures autonomes.

L’objectif ultime est de rendre les routes beaucoup plus sécuritair­es, alors que 94 % des accidents sont causés par le facteur humain.

« AU DÉBUT, IL Y AURA UNE COHABITATI­ON ENTRE LES VOITURES AUTONOMES ET LES VOITURES AVEC CONDUCTEUR. MAIS RAPIDEMENT, ON VA SE RENDRE COMPTE QU’IL EST IRRESPONSA­BLE DE LAISSER LES HUMAINS CONDUIRE »

– Nicolas Genest, chroniqueu­r techno

« Au début, il y aura une cohabitati­on entre les voitures autonomes et les voitures avec conducteur. Mais rapidement, on va se rendre compte qu’il est irresponsa­ble de laisser les humains conduire », croit le chroniqueu­r techno Nicolas Genest.

Montréal veut combler ce retard et autoriser les entreprise­s à tester leur véhicule sur son territoire.

« Actuelleme­nt, on est à mettre en place des projets pilotes qu’on va bientôt présenter au gouverneme­nt provincial. Il faut travailler vite et c’est ce qu’on fait présenteme­nt », a dit Éric Alan Caldwell, responsabl­e du transport au comité exécutif de l’administra­tion de Valérie Plante.

Pour faciliter le déploiemen­t des voitures autonomes, les villes doivent réduire le nombre de nids-depoule et maintenir des lignes plus visibles sur la chaussée, un défi pour Montréal.

Le géant Google est dans le peloton de tête pour développer les voitures électrique­s. En novembre dernier, son véhicule baptisé Waymo est devenu le premier à circuler sans la présence d’un conducteur d’urgence derrière le volant aux États-Unis.

Selon le Départemen­t des véhicules à moteur de la Californie, sur les 560 000 kilomètres parcourus par les voitures Waymo en 2017, l’interventi­on d’un conducteur n’a été requise qu’à 63 reprises.

Ce qui veut dire que la voiture a roulé en moyenne 9000 kilomètres sans interventi­on.

« Les compagnies sont très agressives, mais la réalité les rattrape. Il y a des moments précis comme les zones de travaux ou les situations météorolog­iques extrêmes qui empêchent le véhicule de prendre des décisions. C’est ce qui manque avant le déploiemen­t à grande échelle », explique le professeur à l’École de science informatiq­ue et de génie électrique de l’Université d’Ottawa Robert Laganière.

Demain, on essaie une voiture autonome à Pittsburgh... et ce n’est pas parfait.

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NICOLAS GENEST Chroniqueu­r techno

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