Quel « showman », ce P.K. !
Ça va être tranquille à Montréal dans les prochains jours. Le Canadien est dans l’Ouest américain et le cirque P.K. Subban a plié bagage après une tournée canadienne très remarquée à Toronto, Ottawa et Montréal.
Je vous avoue que pendant ma carrière, j’ai joué sensiblement la même carte que Subban. Je voulais qu’on parle de moi, en bien ou en mal. Je n’ai toutefois jamais vu un joueur de hockey porter ce principe à un niveau aussi élevé que Subban.
Quel showman celui-là ! Il possède un charisme fou. Il peut mystifier ses coéquipiers à l’occasion, comme lorsqu’il a contrôlé la rondelle pendant 38 secondes en tournant autour de son filet en troisième période. Il peut gaffer mais les gens l’adorent quand même. Il n’a pas connu un grand match samedi, mais les gens parlent encore de lui. Il aura une après-carrière formidable à la télé.
J’ai passé la semaine à Montréal et on me parlait du duel attendu entre le Canadien et Subban. Encore une fois, P.K. a monopolisé l’attention avant, pendant et après le match électrisant de samedi au Centre Bell.
C’ÉTAIT PERSONNEL
C’est ce que Subban voulait et c’est ce qu’il a eu, comme l’a bien exprimé Brendan Gallagher, qui a tenté d’esquiver les questions concernant le numéro 76, tout comme Claude Julien d’ailleurs.
On a vu que Subban dérangeait certains joueurs lorsqu’il était avec le Canadien. On a senti une attitude revancharde à son égard. C’était différent de lors de son premier passage à Montréal dans l’uniforme des Predators la saison dernière. Il s’agissait de retrouvailles sympathiques et Subban avait versé quelques larmes. Le Canadien avait même gagné.
On a vu que Subban dérangeait certains joueurs lorsqu’il était avec le Canadien
Cette fois, il y avait de la hargne du côté des joueurs du Canadien, qui ont joué probablement leur meilleur match de la saison. Il y avait de l’émotion et c’est P.K. qui a provoqué tout ça, d’abord parce qu’il est P.K., mais aussi par sa belle action de vendredi lorsqu’il est allé visiter les enfants malades à l’Hôpital de Montréal en compagnie de six coéquipiers.
VOLER LA VEDETTE
On s’attendait bien à cette visite, mais c’est extraordinaire que six joueurs des Predators l’aient accompagné. Les joueurs de hockey ont leur routine à l’étranger et c’est très difficile de les en faire sortir, déjà qu’ils sont passablement sollicités à la maison.
Je félicite Subban pour ce geste fort louable et qui a été très médiatisé. On a toutefois vu que les joueurs du Canadien et Gallagher, en particulier, n’avaient pas l’intention de se faire voler la vedette par P.K. et ses potes samedi soir. Subban s’y est d’ailleurs présenté avec un beau veston de sa propre marque. Encore P.K. !
La réaction de Gallagher sur son but, son 20e de la saison, en disait long. Son premier regard s’est porté vers Subban et il est même allé le narguer au banc des Predators. Ces deux-là ne se sont pas lâchés de la soirée, ce qui a pimenté le spectacle.
Fort de la victoire, Subban a conclu en disant qu’il ramènera la coupe à Montréal. Sacré P.K. !
BERGEVIN ABSENT
Comme par hasard, Marc Bergevin était au Minnesota. La transaction de Subban contre Shea Weber est ce qui a le plus marqué son règne et on reparlera encore de cet échange dans 10 ou 15 ans. Le referait-il aujourd’hui ?
L’histoire n’est pas terminée, mais à mon avis, la réponse est non et on y reviendra. L’émotion de Subban, temporairement remplacée par celle d’Alexander Radulov, manque au Canadien. Au moins, la visite de Subban a soulevé les joueurs du Tricolore le temps d’un match. On n’a pas vu ça souvent cette saison.
– Propos recueillis par Gilles Moffet