RODTCHENKOV CRAINT ENCORE POUR SA VIE
NEW YORK | (AFP) Le lanceur d’alerte Grigori Rodtchenkov, qui a dévoilé le scandale du dopage institutionnalisé en Russie, est apparu grimé pour sa première interview depuis l’affaire, diffusée dimanche sur CBS, expliquant toujours craindre pour sa vie, sûr que le Kremlin veut le faire taire pour de bon.
Dans cette première interview accordée à la télévision américaine depuis son arrivée dans le pays, fin 2015, l’ancien chef du laboratoire antidopage de Moscou a renouvelé ses craintes.
« Le Kremlin veut me faire taire », a affirmé dans cet entretien à l’émission 60 minutes, Rodtchenkov, rouage essentiel du programme de dopage institutionnalisé avant de faire défection.
Il avait déjà fait part du projet supposé du Kremlin à plusieurs reprises après s’être enfui, à la suite de la mort brutale et rapprochée de deux responsables de l’agence russe antidopage (RUSADA). Un mandat d’arrêt a été lancé à son encontre en Russie.
POUR DES RAISONS DE SÉCURITÉ
L’émission de CBS a montré Rodtchenkov se déguiser et enfiler un gilet pare-balles pour se promener.
« Le déguisement c’est pour des raisons de sécurité, explique l’homme qui a rasé sa moustache et change régulièrement de couleur de cheveux. J’ai des informations selon lesquelles ma vie est en danger et on a pris les précautions nécessaires. »
Le Kremlin a dénoncé les « insinuations » de Rodtchenkov, « un homme qui souffre visiblement de problèmes psychologiques et même psychiatriques », selon le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
« Tout ce qu’on peut dire, c’est que ces accusations contre notre pays sont sans fondement », a ajouté M. Peskov, avant de préciser que « tout ce qu’il (Rodtchenkov) a dit contre le président Poutine n’est rien d’autre que des mensonges ».
« Je ne suis pas un menteur, je ne disais pas la vérité quand j’étais en Russie, mais depuis que je suis arrivé aux Etats-Unis, je dis la vérité », a rétorqué sur CBS l’homme de 59 ans.