Le Journal de Montreal

CHANGER DE VIE : L’ÂGE DE TOUS LES POSSIBLES

À l’âge où certains planifient leur retraite ou se la coulent douce, d’autres retournent aux études ou amorcent un virage profession­nel… Voici le portrait de deux femmes pas du tout prêtes à « accrocher leurs patins »!

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L’HISTOIRE DE DENISE P., 60 ANS

Maintenant conseillèr­e municipale et accompagna­trice de voyage, Denise affirme être heureuse et avoir l’impression d’être en vie. « J’ai le goût, l’énergie et la santé. Je ne sais pas où je serai dans dix ans, mais dans cinq ans environ, j’aimerais faire un séjour en Espagne et y apprendre la langue. Pour le moment, je mène une vie qui correspond à mes valeurs. »

Ayant longtemps travaillé dans le milieu des communicat­ions, sans sécurité ni stabilité d’emploi, Denise, alors âgée de 50 ans, décide de changer de cap en 2008. Elle entreprend une mineure en design de jardins dans le but de travailler à son compte, puis s’implique bénévoleme­nt dans le Comité consultati­f en environnem­ent de sa municipali­té. En 2010, elle ressent cependant le besoin de faire le point. « Qu’est-ce que je veux faire du temps qu’il me reste? » Cette réflexion marque ce qu’elle appelle « l’année zéro ». Au cours de cette période, elle deviendra membre du Comité consultati­f en urbanisme (CCU) de la ville, toujours à titre de bénévole. Une fois sa mineure bouclée, elle s’envole pour la Chine pour un voyage qui réunit des profession­nels de l’aménagemen­t paysager. Ce séjour aura un impact majeur sur sa réflexion. Enfin, elle acceptera l’offre du maire de sa municipali­té lorsqu’il l’invitera à joindre son parti, à l’occasion des élections de 2011. Elle remarque qu’il est alors possible de combiner son domaine d’expertise (la communicat­ion) et sa passion des voyages et de l’horticultu­re. Elle devient conseillèr­e municipale et, en 2012, postule auprès d’une agence de voyages pour offrir ses services d’accompagna­trice. Depuis, elle fait au moins deux voyages par année. À titre de conseillèr­e, elle est responsabl­e du volet urbanisme, des loisirs de la ville et des communicat­ions. Libre de gérer son horaire comme elle l’entend, elle dispose de temps pour s’occuper de ceux qu’elle aime, de ses enfants et de ses petits-enfants et de faire des randonnées dans les sentiers pédestres de sa montagne aménagés par sa municipali­té!

L’HISTOIRE DE DANIELLE M., 64 ANS

Danielle est une artiste, qui, après plusieurs années en tant que réalisatri­ce, conceptric­e et productric­e d’installati­ons multimédia dans le domaine muséal, d’animations 2D et 3D, et de conception de contenus interactif­s, a ouvert une école pour enseigner le dessin. Ce sont les importante­s coupes budgétaire­s dans la culture qui l’ont convaincue qu’il était temps pour elle de « vivre son art » autrement. Pas question de prendre sa retraite.

Danielle a fait un bilan de sa vie profession­nelle avant de se lancer en affaires. Avec sa formation, son expérience en tant qu’artiste et enseignant­e en art, l’idée d’ouvrir une école tombait sous le sens. Elle en discute avec des gens de confiance qui l’aideront à établir son plan d’affaires et à trouver le local idéal. Elle reconnaît avoir eu des périodes d’angoisse, mais pas question de s’y arrêter.

En 2015, elle ouvre un atelier ayant pignon sur rue, où elle donne des cours de dessin, de peinture, d’aquarelle, en plus d’y tenir des fêtes et des camps d’été pour enfants ainsi que d’organiser des vernissage­s. En prime, elle enseigne l’art dans une école primaire et secondaire. Sa clientèle est formée d’artistes en herbe âgés de 5 à 85 ans! Ses journées sont bien remplies. L’enseigneme­nt l’accapare tellement qu’elle a été contrainte de délaisser ses pinceaux pour un temps. Elle songe à modifier son horaire pour renouer avec son art. Tout est une question d’équilibre, mais aucun regret : elle a la conviction d’avoir fait un choix qui lui ressemble.

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Danielle M.
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Denise P.

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