Feu vert aux caméras dans les chambres
La présence de dispositifs permettra de repérer les cas de maltraitance
QUÉBEC | Dès le mois prochain, les résidents en centres de soins de longue durée (CHSLD) ou leur famille pourront installer des dispositifs de surveillance, comme des caméras, dans les chambres, sous certaines conditions.
La ministre responsable des Aînés, Francine Charbonneau, et le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, ont annoncé hier matin l’entrée en vigueur de la réglementation sur l’utilisation de mécanismes de surveillance le 7 mars.
« La caméra n’est pas là pour juger, mais plutôt pour assurer la sécurité des usagers, indique la ministre Charbonneau. C’est un outil supplémentaire pour mettre en images quelque chose sur laquelle on pourrait avoir un doute. »
Le règlement stipule notamment que l’installation de caméras n’est permise que dans le but d’assurer la sécurité du résident et de ses biens et de repérer un cas de maltraitance.
Les familles pourront installer une caméra dans la chambre d’un parent, sans avoir à aviser qui que ce soit ou en faire la demande formelle. « S’ils choisissent de le faire à l’insu des responsables, nous espérons que les familles respecteront les règles », indique la ministre Charbonneau.
Le gouvernement demande que les images recueillies soient transmises aux autorités compétentes, et non diffusées sur les réseaux sociaux.
CONSENTEMENT
Les CHSLD devront aussi indiquer clairement la présence possible de caméras et informer un usager ou son répondant, dès l’admission, des mesures à suivre pour l’utilisation d’une caméra.
Les résidents qui partagent une chambre avec d’autres personnes devront obtenir leur consentement avant l’installation d’une caméra.
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) dénonce le règlement qui fait porter, selon elle, aux usagers et aux proches le fardeau de la qualité des soins aux bénéficiaires des résidences. « On a dénoncé ça, que ça se passe par règlement. Ça aurait pris un débat public », indique Louise Chabot, présidente de la CSQ.
« Les caméras de surveillance, on n’a rien contre, mais je vous dirais qu’on devrait les mettre dans certains bureaux : le bureau du ministre Barrette et le bureau des gestionnaires », poursuit Mme Chabot.
ÉTENDRE LA MESURE
François Paradis, porte-parole pour les aînés à la Coalition avenir Québec (CAQ), se demande s’il ne faut pas étendre plus la mesure. « Si on établit des balises claires pour les CHSLD, ne faut-il pas le faire aussi pour les résidences privées ? Il y en a 1800 au Québec. Je pense que ç’a sa place », fait-il valoir.
Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, est favorable. « Les gens sont chez eux, dans leur chambre, ils devraient pouvoir filmer », indique-t-il.
— Avec la collaboration de Patrick Bellerose et Nicolas Lachance