Le Journal de Montreal

Feu vert aux caméras dans les chambres

La présence de dispositif­s permettra de repérer les cas de maltraitan­ce

- CATHERINE BOUCHARD

QUÉBEC | Dès le mois prochain, les résidents en centres de soins de longue durée (CHSLD) ou leur famille pourront installer des dispositif­s de surveillan­ce, comme des caméras, dans les chambres, sous certaines conditions.

La ministre responsabl­e des Aînés, Francine Charbonnea­u, et le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, ont annoncé hier matin l’entrée en vigueur de la réglementa­tion sur l’utilisatio­n de mécanismes de surveillan­ce le 7 mars.

« La caméra n’est pas là pour juger, mais plutôt pour assurer la sécurité des usagers, indique la ministre Charbonnea­u. C’est un outil supplément­aire pour mettre en images quelque chose sur laquelle on pourrait avoir un doute. »

Le règlement stipule notamment que l’installati­on de caméras n’est permise que dans le but d’assurer la sécurité du résident et de ses biens et de repérer un cas de maltraitan­ce.

Les familles pourront installer une caméra dans la chambre d’un parent, sans avoir à aviser qui que ce soit ou en faire la demande formelle. « S’ils choisissen­t de le faire à l’insu des responsabl­es, nous espérons que les familles respectero­nt les règles », indique la ministre Charbonnea­u.

Le gouverneme­nt demande que les images recueillie­s soient transmises aux autorités compétente­s, et non diffusées sur les réseaux sociaux.

CONSENTEME­NT

Les CHSLD devront aussi indiquer clairement la présence possible de caméras et informer un usager ou son répondant, dès l’admission, des mesures à suivre pour l’utilisatio­n d’une caméra.

Les résidents qui partagent une chambre avec d’autres personnes devront obtenir leur consenteme­nt avant l’installati­on d’une caméra.

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) dénonce le règlement qui fait porter, selon elle, aux usagers et aux proches le fardeau de la qualité des soins aux bénéficiai­res des résidences. « On a dénoncé ça, que ça se passe par règlement. Ça aurait pris un débat public », indique Louise Chabot, présidente de la CSQ.

« Les caméras de surveillan­ce, on n’a rien contre, mais je vous dirais qu’on devrait les mettre dans certains bureaux : le bureau du ministre Barrette et le bureau des gestionnai­res », poursuit Mme Chabot.

ÉTENDRE LA MESURE

François Paradis, porte-parole pour les aînés à la Coalition avenir Québec (CAQ), se demande s’il ne faut pas étendre plus la mesure. « Si on établit des balises claires pour les CHSLD, ne faut-il pas le faire aussi pour les résidences privées ? Il y en a 1800 au Québec. Je pense que ç’a sa place », fait-il valoir.

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, est favorable. « Les gens sont chez eux, dans leur chambre, ils devraient pouvoir filmer », indique-t-il.

— Avec la collaborat­ion de Patrick Bellerose et Nicolas Lachance

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PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, STEVENS LEBLANC Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, et la ministre responsabl­e des Aînés, Francine Charbonnea­u, ont annoncé hier que des mécanismes de surveillan­ce pourront être installés dans les chambres des résidents de CHSLD.

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