Le Journal de Montreal

Le fisc poursuit un accusé dans une affaire de drogue

Il aurait omis de déclarer 600 000 $ en revenus

- MICHAËL NGUYEN

Un résident des Laurentide­s qui s’en était sorti avec un sursis dans une affaire de stupéfiant­s doit maintenant affronter le fisc, qui cherche à saisir ses biens pour plus de 600 000 $ de revenus non déclarés.

Pendant des années, Stéphane Leclerc faisait croire qu’il gagnait un salaire modeste malgré qu’il soit propriétai­re de trois immeubles et d’une douzaine de véhicules. En 2015 par exemple, l’homme de 51 ans avait déclaré des revenus de 11555 $. De 2011 à 2014, les montants variaient autour de 24 000 $.

Mais une enquête de la police de Montréal a permis de découvrir que Leclerc trempait dans un réseau de vente de stupéfiant­s, apprend-on dans une demande à la cour de Revenu Québec déposée hier au palais de justice de Montréal.

Le fisc veut saisir une propriété de Leclerc à Saint-Calixte, dans les Laurentide­s, et inscrire une hypothèque légale sur un immeuble dans la même municipali­té, ainsi qu’une autre à Montréal.

C’est qu’en octobre 2013, la police a organisé une frappe contre le réseau, pendant laquelle Leclerc a été arrêté.

« La somme de 45 000 $ […] a été saisie dans un coffret de sûreté enregistré au nom de [Leclerc] à la Banque Scotia », peut-on lire dans la poursuite.

Accusé de possession de drogue en vue d’en faire le trafic, Leclerc a finalement plaidé coupable à une accusation réduite de complot, écopant d’un sursis de 18 mois et de deux ans de probation.

VENTE DE VOITURES

À la suite de son enquête, Revenu Québec a conclu que Leclerc avait « omis » de déclarer 613 000 $ de revenus. Il a donc été cotisé pour près de 250 000 $ d’impôt impayé.

Mais l’agence craint de ne jamais voir la couleur de son argent, puisque depuis son arrestatio­n, Leclerc a vendu plusieurs de ses véhicules, dont un rutilant Hummer. Quand il a appris qu’il faisait l’objet d’une vérificati­on fiscale, il s’est départi de six autres véhicules, dont une motoneige, une Cadillac et une moto Harley-Davidson.

En plus de la saisie et des hypothèque­s légales, Revenu Québec réclame aussi la saisie administra­tive des comptes bancaires de Leclerc, bien que l’agence ignore le solde de ceux-ci.

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PHOTO TIRÉE DU SITE TOPSPEED.COM Stéphane Leclerc déclarait de modestes revenus malgré ses immeubles à Montréal et à Saint-Calixte, ainsi que ses nombreux véhicules, comme cette Cadillac XLR.

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