Le Journal de Montreal

Des journalist­es pourraient être forcés de témoigner

- JEAN-LUC LAVALLÉE

QUÉBEC | L’avocat de Marc-Yvan Côté, Jacques Larochelle, a confirmé hier son intention d’interjeter appel pour forcer les journalist­es MarieMaude Denis et Louis Lacroix à témoigner contre leur gré au sujet des sources de leurs reportages.

L’avocat de la défense n’a pas tardé à faire connaître sa position, au lendemain de la décision du juge André Perreault de la Cour du Québec, qui a libéré les deux journalist­es de leur assignatio­n à témoigner.

Me Larochelle insiste pour les interroger afin de connaître l’identité de leurs sources, ou à tout le moins leur rang hiérarchiq­ue au sein de l’UPAC, dans le cadre de sa requête en arrêt des procédures au procès pour fraude et corruption de son client, MarcYvan Côté, de l’ex-ministre Nathalie Normandeau et de leurs quatre coaccusés.

EFFET PRÉJUDICIA­BLE

En attendant de faire valoir ses arguments devant la Cour d’appel au sujet du témoignage des journalist­es, Me Larochelle a amorcé sa plaidoirie, hier matin, sur le fond de sa requête visant à faire avorter les procédures en raison des nombreuses fuites d’éléments de preuve dans les médias.

La défense suggère que ces fuites – une quinzaine au total qui ont alimenté des reportages à Radio-Canada, L’actualité, La Presse, TVA, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec – ont eu un effet préjudicia­ble sur les accusés qui ont ainsi été privés de leur droit à un procès devant jury et de leur droit à un procès juste et équitable.

« Il est évident qu’à l’UPAC, soit on fait enquêter les fuites par les fuiteurs (sic) ou que la direction est dans le coup », a martelé Me Larochelle, indigné. Le procureur général (ou le directeur des poursuites criminelle­s et pénales) a failli, selon lui, à son « devoir » de protéger la preuve et de veiller à une saine administra­tion de la justice en ne s’assurant pas de faire cesser le coulage.

À défaut d’identifier la provenance des fuites policières, le ministère public aurait pu à tout le moins demander une injonction afin d’empêcher les médias de rapporter les éléments de preuve des enquêtes Fiche, Joug, Lierre et Mâchurer, a-t-il fait valoir. La « faute de l’État », dit-il, a été « désastreus­e » pour les accusés.

 ??  ?? MARC-YVAN CÔTÉ Accusé
MARC-YVAN CÔTÉ Accusé

Newspapers in French

Newspapers from Canada